À quelques heures de l’ouverture du Salon international de l’agriculture, tous les regards sont tournés vers la porte de Versailles avec, en tête, une question : l’ouverture du Salon sera-t-elle aussi mouvementée que l’an dernier ? Son inauguration avait été retardée, la visite d’Emmanuel Macron chamboulée après qu’un groupe d’agriculteurs avait forcé les portes du parc des expositions très tôt dans la matinée.
Pour cette édition, après avoir inauguré la 61e édition du Salon international de l’agriculture et posé auprès de Oupette, la vache limousine égérie de cette année, le président de la République devrait déambuler dans les allées comme à l’accoutumée, a indiqué l’Élysée. L’an dernier malgré une première journée sous tension, le président avait passé 13 heures sur le Salon international de l’agriculture.
Des attentes fortes
« S’il vient il sera accueilli, de quelle manière je ne peux pas le dire », a prévenu Véronique Le Floc’h, au micro de RMC-BFMTV ce vendredi 21 février 2025. La présidente de la Coordination rurale a ajouté avoir appelé « à la responsabilité au bon sens » et au calme.
La représentante du second syndicat agricole après les élections professionnelles de janvier 2025, rappelle que l’an dernier, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous aux syndicats dans un an. « Les agriculteurs sont là, sont dans l’attente d’annonces fortes de sa part, du concret, mais on sait que là les discussions n’auront pas lieu avec lui mais avec les politiques et tous les parlementaires qui viennent de voter la loi d’orientation », reconnaît-elle. Et d’ajouter « que le compte n’y est pas » par rapport aux promesses faites par le gouvernement et qu’il va falloir encore « beaucoup travailler ».
« Qu’apporte cette loi aux agriculteurs, ce qu’il nous faut c’est du renouvellement, qu’apporte-t-elle à nos jeunes qui voudraient s’installer ? interroge-t-elle. Où est l’orientation de cette loi d’orientation ? Il n’y a aucune orientation économique qui permettrait de développer le nombre de fermes. » « Depuis une année rien n’a changé », déplorait également le secrétaire général du syndicat, Christian Convers sur France Info, tout en indiquant qu’il n’attendait rien de la visite du président au Salon.
Fiasco des Soulèvements de la Terre
« On souhaite ardemment que le salon se passe mieux », a confié le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, interviewé au micro de Radio France, ce 21 février 2025. Le syndicaliste rappelle que l’an dernier, les agriculteurs s’étaient opposés au président de la République après l’invitation des Soulèvements de la Terre au Salon de l’agriculture. Pour cette année, « on a envie que ça se passe bien », a-t-il formulé.
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Un plan de défense pour JA
Pierrick Horel, président de Jeunes Agriculteurs, rappelle à la veille de son ouverture, que ce salon de 2025 se déroulera dans le contexte d’une agriculture « toujours en crise, avec une année 2024 particulièrement dégradée sur le plan météorologique et des revenus ».
Même si la présence du président de la République est, selon lui, plus « symbolique que politique », il en attend des annonces. « Je demande que le président de la République vienne au Salon de l’agriculture avec un plan de défense de l’agriculture », a-t-il déclaré. Avec une montée des tensions internationales et les menaces sur les exportations, Pierrick Horel attend des initiatives de l’Élysée. « Nous souhaitons avoir la capacité de produire et d’exporter de façon durable notre production française, améliorer la compétitivité en développant l’utilisation des technologies et avoir une protection face aux attaques douanières », espère-t-il.