« Le gouvernement a désormais en main toutes les revendications des agriculteurs » et « le temps de la décision politique » est venu, a affirmé la FNSEA, le mardi 20 février 2024, après un entretien avec Emmanuel Macron. Le syndicat majoritaire attend de pied ferme des annonces, rapporte l’AFP. « Les attentes sont très fortes » à l’approche de l’ouverture du Salon de l’agriculture que le président de la République doit inaugurer samedi 23 février, a indiqué Arnaud Rousseau, le président du syndicat.

L’idée d’un grand débat

« On considère que notre travail est fait et qu’on a mis dans les mains des pouvoirs publics les éléments très clairs, très cadrés, de ce qu’on attend », a souligné Arnaud Rousseau lors d’un point avec trois médias dont l’AFP. « Si les annonces ne sont pas au rendez-vous, s’il n’y a pas le compte, on dira « sur tel point il n’y a pas le compte ». Mais je n’imagine pas qu’avec le travail qu’on a fait, il y ait une surdité de cette nature », a ajouté le responsable syndical.

La visite d’Emmanuel Macron au salon ne pourra pas à ses yeux être une « déambulation classique ». Un débat avec des agriculteurs est envisageable, « le président de la République a plutôt donné son accord », a indiqué Arnaud Rousseau.

Le président de Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot, a également été reçu, ce 20 février. Tous les syndicats ont désormais rencontré Emmanuel Macron.

Prix plancher

La Confédération paysanne avait rencontré le président de la République, le 14 février 2024. Le syndicat indique, dans un communiqué du 15 février, qu’Emmanuel Macron s’est engagé à travailler sur la mise en place de prix plancher. La Confédération paysanne met le revenu des agriculteurs au rang des priorités et demande que « l’achat de produits agricoles en dessous du prix de revient » soit interdit.

La revendication de « prix planchers rémunérateurs » est également portée par le Modef, qui a rencontré le président le 15 février. Dans un communiqué du 19 février, le syndicat précise que le président s’est engagé à réfléchir à la mise en œuvre de prix planchers au niveau européen. Le syndicat « prend acte » de la position d’Emmanuel Macron et attend des « actes forts ».

Respect du pluralisme agricole

La Confédération paysanne a aussi insisté sur « l’importance de revoir la gouvernance du monde agricole, en respectant totalement le pluralisme syndical ». Le syndicat demande l’établissement d’un scrutin à la proportionnelle intégrale pour les élections professionnelles et la répartition des financements des syndicats.

Le même jour, la Coordination rurale a également été reçue par Emmanuel Macron. Le syndicat indique dans un communiqué du 16 février, avoir porté à nouveau ses demandes et revendications et en priorité une « mesure urgente de trésorerie telle que des prêts garantis par l’État (PGE) ou une année blanche ». Il demande davantage de contrôle des industriels dans les relations commerciales et l’inscription de la Pac dans « une programmation décennale ». La Coordination rurale reste mobilisée et attend des « mesures concrètes et accessibles à tous ».

Pour maintenir la pression jusqu’au bout, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) ont prévu à Paris le vendredi 23 février, la veille de l’ouverture du salon, un « cortège » d’agriculteurs emmenés par quelques tracteurs et se terminant devant les portes du Salon. Tout comme la Coordination rurale qui a également prévu une manifestation vendredi à Paris, selon l’AFP.