Alors que l’interdiction de la castration à vif des porcelets entrera en vigueur le 1er janvier 2022, « il est temps de définir les modalités concrètes de mise en œuvre », estime le syndicat Jeunes Agriculteurs du Finistère (JA 29), dans un communiqué publié ce vendredi 26 mars 2021.
Depuis plusieurs semaines, l’entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation fait l’objet de frictions entre les différents maillons de la filière porcine. « Tais-toi et castre ! Voici le résumé que les acteurs de l’aval ont pu exprimer ces derniers mois dans la presse, se positionnant en donneurs d’ordres reléguant les éleveurs en exécutants », s’agace JA 29.
Le mâle entier « s’est imposé » en Europe
Le 25 mars 2021, Culture Viande, le syndicat des entreprises françaises de l’abattage-découpe est de nouveau monté au front, affirmant que « de nombreux groupements de producteurs, dans la guerre qu’ils se livrent, continuent à parier sur le porc mâle entier, sans prendre le temps d’en mesurer les conséquences à long terme pour toute la filière porcine française ».
Et de souligner que « la viande et le gras issus de porcs mâles entiers ne conviennent pas à la fabrication de nombreuses salaisons ». Concernant la viande fraîche, le syndicat de l’abattage-découpe estime qu’elle est « trop maigre, trop sèche et ne satisfait pas les consommateurs ».
JA 29 observe pour sa part que « ces dix dernières années la production de mâles entiers s’est imposée en Europe, en particulier chez notre principal fournisseur de porc frais et transformé, l’Espagne ». Pour le syndicat, « nos organisations économiques doivent maintenir le cap [de l’élevage de mâles entiers, NDLR] et faire preuve de force de négociation collective. »
« Conditionner les alternatives »
Jugeant que « les acteurs de l’aval n’étant pas qualifiés pour définir nos techniques d’élevage », JA 29 demande au ministère de l’Agriculture « de conditionner les alternatives à la production de mâles entiers aux marchés spécifiques qui en feront la demande par des accords convenus entre éleveurs et abatteurs ».
Le syndicat considère qu’une telle disposition pourrait permettre « à tous les éleveurs qui le souhaitent de se mettre en condition pour pouvoir s’engager dans la production de mâles entiers ».