« Si nous fustigeons le fait que les agriculteurs soient toujours les derniers servis, nous refusons de faire porter toute la hausse des coûts de production aux consommateurs », déclare la Coordination rurale, dans un communiqué publié le 9 août 2022.

 

Pour le syndicat, le problème du lait est « systémique ». « C’est toute la filière qui doit prendre ses responsabilités et se conformer aux lois. Le manque de transparence dont font preuve certains maillons de l’aval n’échappe à personne. » Il prend l’exemple de la valorisation beurre-poudre, pour laquelle « l’absence de données est un secret de polichinelle : qui va enfin exiger des transformateurs qu’ils rendent leurs marges publiques ? »

 

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50 centimes par litre

Au-delà du manque de transparence, la Coordination rurale estime que « certaines coopératives tirent les prix vers le bas en toute impunité, malgré un plan de filière et la loi Egalim. Et tout le monde en profite, sauf bien sûr les agriculteurs ». Le syndicat rapporte que selon l’European Milk Board (EMB), en 2021, le lait français était vendu en moyenne 29 % en dessous de son coût de production.

 

Pour que la filière « garantisse un revenu décent aux éleveurs », la Coordination rurale demande que le prix du lait soit de 50 centimes par litre. « Si rien n’est fait, la filière laitère va droit dans le mur. Les éleveurs se préparent à jeter l’éponge, et personne ne sera là pour reprendre leurs exploitations laitières chroniquement déficitaires », appuie le syndicat.

 

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