Alléger la pénibilité et limiter le travail d’astreinte dans la bergerie, Bernard Jolis, responsable de l’exploitation au lycée agricole de Figeac, dans le Lot (1), s’y attache depuis cinq ans maintenant. « Le but est de travailler confortablement ainsi que de consacrer un maximum de temps à la surveillance des animaux », explique-t-il. Ainsi, l’aménagement du bâtiment bénéficie sans cesse de nouvelles améliorations.

Gain de temps pour le test Nec

Pour commencer, l’ensemble des auges a été supprimé pour installer des cornadis. L’équipement d’occasion, qui reçoit 400 places, a coûté à peine plus de 2 000 euros. « Cela nous évite de relever le foin plusieurs fois par jour, explique le responsable. C’était une perte de temps considérable. » Grâce à eux, le test de note d’état corporel (Nec) sur un lot de brebis ne prend plus que quelques minutes, et celui-ci est un outil précieux pour piloter l’alimentation.

Cependant, l’inconvénient des cornadis est qu’ils laissent passer les petits agneaux. « Cela nous oblige à les fermer une partie de la journée, sinon nous passons des heures à retrouver les mères des fugitifs », précise Océane Benoît, en charge du troupeau ovin. Le problème est toutefois en passe d’être résolu grâce à l’astuce « anti-fuite », constitué d’un tube placé à mi-hauteur du passage. Ce système a reçu le premier prix Berger futé à Tech-Ovin (lire La France agricole n° 3710 du 1er septembre 2017, en page 31).

Le circuit d’abreuvement a lui aussi gagné en fonctionnalité après l’installation de nouveaux abreuvoirs. « Nous avons diversifié les modèles en alternant équipements à palettes et à niveau constant, indique Bernard. Tous sont ajustables en hauteur de façon à ce que les animaux puissent boire aisément, quelle que soit la hauteur du fumier. Des tuyaux sont également présents sur les poteaux de la bergerie afin d’approvisionner une brebis isolée dans une case après la mise bas, par exemple. Ils bénéficient d’un support qui donne la possibilité de les ranger facilement.

« En ce qui concerne les agnelages, les brebis sont allotées sur les aires paillées par groupe de 15 à 20 individus », déclare Océane. Dès qu’elles mettent bas, elles sont isolées quelques heures dans une case montée sur l’aire paillée avec des claies. « Un code couleur, bleu pour les simples, rouge pour les doubles, avec des points et des numéros facilitent le repérage des couples mère-agneaux », ajoute-t-elle.

L’enjeu d’une meilleure surveillance est une diminution de la mortalité. Le pari est gagné puisque lors de la dernière mise bas, l’éleveuse a enregistré 12 % de pertes, pour une prolificité de 187 %, sachant que la performance moyenne des élevages du département se situe aux alentours de 17 %.

La réduction de la pénibilité des tâches est un autre point fort de l’aménagement, notamment dans l’espace de contention. En janvier, l’établissement a en effet acheté un Combi-Clamp. Il s’agit d’un petit couloir qui permet de bloquer une brebis sans effort en appuyant sur une large pédale située à la hauteur du marchepied. La paroi en matériau souple se resserre de manière à coincer l’animal en douceur. « Tous les élèves, quelle que soit leur force physique, participent ainsi aux traitements des animaux sans la moindre difficulté », confie l’éleveur. À l’échelle d’une exploitation, l’outil limite par conséquent la fatigue. Il a coûté 3 000 euros, et sera bientôt enrichi d’une balance électronique.

D’autres équipements « maison » facilitent également le travail de tous les jours, comme un chariot pour déplacer les claies d’un bout à l’autre de la bergerie ou l’accroche-claie amovible. Les astuces du réseau d’échange SheepNet ou le concours du Berger futé de Tech-Ovin sont des sources d’inspiration précieuses pour les deux responsables.M.-F. Malterre

(1) Le lycée agricole de Figeac accueillait le réseau SheepNet le 12 avril (lire La France agricole n° 3797 du 26 avril, page 34).