Objectifs : passage de relais ou test

Le stage de parrainage permet au porteur de projet en cours d’installation de réaliser un stage rémunéré sur l’exploitation à reprendre ou dans la société qu’il souhaite intégrer. Les atouts sont nombreux. « Il offre au jeune de connaître l’exploitation et son environnement (se familiariser avec le cheptel, savoir où sont enterrés les réseaux d’eau…). L’objectif est de lui faire bénéficier de l’expérience et du savoir-faire du cédant. Ce dernier connaît parfaitement son outil de production, ce qui peut éviter des erreurs en début de carrière », explique­ Anthony Froger, conseiller installation­ à la chambre d’agriculture de Bretagne.

Cette période va aussi être l’occasion de valider la faisabilité et la rentabilité du projet. La finalité du stage est d’être autonome sur l’outil de production le jour de l’installation. Dans le cadre d’une association au sein d’une société, le but est de tester son aptitude au travail en commun.

Bénéficiaire : hors cadre familial

Pour bénéficier du dispositif, il faut être hors cadre familial. Autrement dit, stagiaire et parrain ne doivent pas être parents jusqu’au troisième degré (exemple oncle et neveu). Le porteur de projet doit être en démarche d’installation et avoir démarré un plan de professionnalisation personnalisé (3P). Il doit être titulaire d’un diplôme agricole de niveau 4 (niveau bac).

Durée : de 3 à 12 mois

Le stage peut durer de trois à douze mois à temps plein (35 heures). « L’idéal est de réaliser un cycle de production complet pour découvrir l’ensemble des travaux », conseille Anthony Froger. Durant cette période, il est laissé une liberté d’organisation permettant notamment de poursuivre ses démarches à l’installation (stage de 21 heures et démarches administratives.)

« Le stage peut s’arrêter à tout moment. Cela fait partie du jeu, reconnaît le conseiller. Dans le cadre d’une association, un contrat de parrainage sur trois n’aboutit pas. Il ne faut pas le prendre comme un échec car cela permet, peut-être, d’éviter une association qui était vouée à l’insuccès. »

Statut : stagiaire de la formation professionnelle

Le jeune a le statut de stagiaire de la formation professionnelle. Il bénéficie à ce titre d’une rémunération, d’une couverture sociale et d’une assurance accident de travail de base. La couverture complémentaire est à la charge du stagiaire. Elle est fortement recommandée.

Rémunération : ARE ou AITA

Le demandeur d’emploi bénéficiant de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) perçoit une rémunération par Pôle emploi en fonction des droits acquis. Il n’y a pas de prolongation du financement s’il n’a plus de droit avant la fin du stage.

Pour les autres, la rémunération est prise en charge par l’État dans le cadre du programme AITA (accompagnement à l’installation-transmission en agriculture). Le montant est variable (de 130 à 708 €/mois) en fonction de la situation professionnelle antérieure du stagiaire. D’autres financements existent dans certaines régions, avec parfois des conditions d’accès qui ne sont pas les mêmes.

Compte tenu de la faiblesse de la rémunération, le cédant peut payer une indemnité. « Cela n’est pas forcément préconisé car le parrain et le stagiaire doivent rester libres de leur engagement. Le candidat est là pour s’investir dans son futur projet professionnel et non pour gagner de l’argent », argumente Anthony Froger.

Isabelle Lejas