En 2011, dans son rapport Le biocontrôle pour la protection des cultures : quinze recommandations pour soutenir les technologies vertes, le député Antoine Herth notait : « En ce début du XXe siècle, l’opinion publique retient surtout les aspects négatifs des pesticides. Mais pour répondre aux besoins alimentaires d’une population mondiale sans cesse croissante, une protection des cultures efficace est indispensable. C’est le défi que tente de relever le biocontrôle : protéger sans nuire à la santé et à l’environnement. » Ce constat est plus que jamais d’actualité. À l’heure des plans Ecophyto et de la réduction de l’usage des produits phytosanitaires conventionnels, le biocontrôle apparaît comme une alternative intéressante. Le secteur est en plein essor, encouragé par les pouvoirs publics.
De quoi s’agit-il exactement ? À ne pas confondre avec l’agriculture biologique, le biocontrôle recherche l’équilibre des populations d’agresseurs plutôt que leur éradication. Il s’appuie sur l’utilisation de mécanismes et d’interactions naturels et s’intègre dans une stratégie globale de protection des cultures. Le concept est loin d’être nouveau : depuis le milieu du XIXe siècle, le soufre est, par exemple, employé pour protéger des maladies.
Le biocontrôle peine pourtant à s’imposer dans nos campagnes. Nombreux sont les verrous qui doivent être levés : manque de formation sur les conditions d’application, coût de production plus élevé, efficacité moindre… Des enjeux dont se sont aujourd’hui emparées les grandes firmes phytopharmaceutiques, qui investissent des millions d’euros en recherche et développement. Encore faut-il réussir à construire la confiance des utilisateurs, au regard des risques et contraintes, et trouver une meilleure valorisation du produit final.
Par Justine Papin
et Céline Fricotté