À des milliers de kilomètres de ses champs de céréales à Consenvoye (Meuse), Sarah Dubaux et sa sœur Hélène se sont envolées pour le désert marocain, où elles ont pris le départ du Trophée Roses des sables 2021, le 14 octobre dernier.
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Un raid de dix jours
À respectivement quarante-six et quarante-quatre ans, les deux frangines nées sur l’exploitation familiale que Sarah a repris avec Franck, son époux, ont laissé leur terre natale pour un raid de dix jours, réservé aux novices et exclusivement féminin (voir l’encadré).
Au programme de ce périple qui a réuni cent cinquante-cinq participantes, six étapes quotidiennes à réaliser en le moins de kilomètres possible, en s’aidant d’une boussole et d’un road-book.
De nombreux soutiens
« Nous avions envie de nous dépasser », confie Sarah, aventurière dans l’âme, avec à son actif un trek à cheval en Mongolie et un voyage en solo en Argentine quand elle était plus jeune. Dès le premier jour, les Dub’Elles, le nom de leur équipage, se sont réparti les rôles.
À Sarah, casse-cou et téméraire, la conduite du 4 × 4 loué la veille de l’épreuve à Midelt, aux portes du désert du Maroc. À Hélène, réfléchie et organisée, la navigation. « Nous avons suivi un stage de deux jours proposé par le rallye fin août », indique l’aînée. Avec la Jeep 4 × 4 de la ferme, Sarah s’est aussi entraînée sur les pentes les plus raides de son exploitation.
Mais, ce n’est que sur place que les compétitrices ont découvert la sensation de rouler sur le sable : « Ça bouge, ça glisse, ça tape… Il faut porter le regard loin pour repérer les endroits où les pneus pourront s’accrocher afin de ne pas s’ensabler. » Ce qui ne fut pas de tout repos.
Le duo s’est enlisé à plusieurs reprises sous des températures proches des 35 °C. Les pannes se sont enchaînées : fuite de gazole, problèmes d’injecteurs, de fusibles… « Dans le milieu agricole, nous sommes habitués aux pépins mécaniques, relativise Sarah. Ça nous a évité de paniquer. »
Les deux sœurs ont reçu de nombreux soutiens de la part des agriculteurs de leur canton et des équipes de la coopérative EMC2, un de leurs sponsors avec Groupama. « Le soir, nous regardions leurs commentaires sur notre page Facebook, se remémore l’agricultrice. Ça nous a mis du baume au cœur ! »
Classées à la 101e place à l’arrivée, elles gardent le souvenir de rencontres avec les autres participantes et de la solidarité entre elles. À peine revenues, les Dub’Elles rêvent déjà de repartir, mais avec maris et enfants cette fois !
Chantal Sarrazin