L’association Agrotransfert s’est penchée sur un sujet qui manque encore de références scientifiques : l’effet des couverts sur la structure du sol en profondeur, les études portant surtout sur les horizons superficiels. Dans l’Oise, sur des parcelles limoneuses au tassement avéré en horizon profond (25-40 cm), elle a étudié le comportement de deux couverts : l’avoine rude et le radis fourrager (systèmes racinaires respectivement fasciculé et pivotant).
Les racines traversent
« Les racines des couverts traversent la zone tassée dès 500 degrés jours quelle que soit l’espèce », explique Vincent Tomis, chargé de projet pour l’association. Il souligne un effet de la durée d’implantation : « Si on veut optimiser l’exploration du profil, il faut maximiser la durée de végétation et donc semer le plus tôt possible. » De même, la densité racinaire est positivement liée à la biomasse du couvert.
Comment se comportent les racines dans les zones tassées ? « Dans un premier temps, elles empruntent préférentiellement des galeries de vers de terre ou des fissures, explique le spécialiste. Mais elles sont aussi capables de passer à travers, notamment en conditions humides, et ainsi recréer de la porosité. » En ce qui concerne les espèces étudiées, il semblerait que le radis ait une capacité de perforation plus importante que l’avoine.
Propriétés physiques
Ces essais ont également mis en évidence que les couverts peuvent contribuer à améliorer certaines caractéristiques des sols, comme l’infiltration de l’eau ou la perméabilité à l’air. La porosité totale du sol n’est pas affectée, mais « les couverts tendent à améliorer la continuité des pores », précise Carolina Ugarte, enseignante-chercheuse en sciences du sol à UniLaSalle et partenaire du projet.
En tendance, la vitesse d’infiltration au travers de l’horizon tassé est améliorée à la fois pour l’avoine rude et le radis par rapport à un sol nu. « En fissurant les mottes, le couvert favorise la régénération naturelle de la structure du sol », explique-t-elle. Cet effet est d’autant plus fort quand les sols sont argileux, car c’est par le dessèchement du sol que le processus a lieu.
Reste à caractériser dans de prochains travaux la persistance de ces effets bénéfiques pour les cultures suivantes, mais aussi l’impact de la conduite du couvert (durée de végétation, espèce) sur ce service de restructuration.
H. Parisot