Le syndicat rappelle dans son communiqué que « ce ne sont pas les éleveurs mais bien les décideurs politiques qui ont imposé à l’Europe d’importer environ 33 millions de tonnes de soja sous toutes ses formes chaque année. » Une façon pour la CR de répondre aux ONG qui « présentent l’élevage européen comme principal responsable de la déforestation en Amérique du Sud à travers les importations de soja pour l’alimentation animale. »
Et de poursuivre : « Pour autant, ce ne sont pas des choix agronomiques ou de techniques d’élevage qui ont conduit les éleveurs européens à se désintéresser de leurs prairies. » La Coordination rurale cite ainsi l’exemple de la luzerne cultivée sur 3 millions d’hectares en France en 1959 « contre seulement 300 000 ha de nos jours ».
« Peu d’alternatives au soja OGM »
Concernant le soja OGM, l’organisation syndicale précise que l’Europe n’a pas interdit les importations et qu’il existe « que peu d’alternatives au soja OGM actuellement, et vouloir développer les productions sous signe de qualité ou sous appellation, comme cela a été vanté lors des EGA (beef carbon, ferme laitière bas carbone) en prônant une alimentation locale est utopique. » La CR appelle ainsi à ce que ces produits soient « correctement rémunérés et qu’un véritable plan d’autonomie protéique [soit] mis en place, passant inéluctablement par une taxation des sojas importés des pays tiers. »
Pour le syndicat, « il est vain pour les agriculteurs de produire en excès des céréales pour les brader sur le marché mondial, alors que dans le même temps la demande intérieure en protéines n’est pas satisfaite. » Et de chiffrer qu’il « suffirait de 4 Mha de plantes protéagineuses, soja, pois et luzerne dans l’UE pour ne plus avoir d’excédents de blé à exporter en dégagement vers les pays tiers. »