Quand il débute il y a deux ans en tant que salarié sur l’exploitation de Dominique Lemonnier à Montaudin en Mayenne, Maxime Guérin n’a aucun « bagage » technique : non issu du milieu agricole, il n’a pas suivi de formation agricole et n’a pas encore d’expérience dans le domaine. Il a en revanche une grande envie d’apprendre. « L’agriculture m’a toujours plu. Au moment où j’ai cherché une réorientation professionnelle, je me suis dit que c’était le moment ou jamais ».

Grâce à une relation en commun, il rencontre Dominique Lemonnier qui vient de son côté de s’adresser au groupement d’employeurs Terralliance (1) afin de trouver un salarié à temps partiel. Le courant passe très vite entre les deux hommes.

Aux côtés de ce chef d’exploitation « pédagogue », Maxime progresse rapidement. « Les premiers mois, nous étions tout le temps en binôme », apprécie le Breton de 38 ans qui suit également toutes les formations techniques qui se présentent à lui, se documente et participe aux réunions du Ceta (2) local ou de la Cuma. « Au départ j’écoutais, mais je ne comprenais rien au langage technique. Les formations permettent de mettre des mots sur ce qu’on fait au quotidien. En salle, on reprend tout de A à Z », relate Maxime. Celui-ci gagne petit à petit la confiance de Dominique qui apprécie pour sa part la « souplesse » que lui apporte son salarié, pour les week-ends et les vacances, entre autres.

Associés en septembre

L’ampleur des connaissances à acquérir commence cependant à faire douter Maxime de son envie initiale de s’installer un jour en tant qu’agriculteur, lui qui détient par ailleurs une grande expérience de l’entrepreneuriat. Du moins, il ne se projette plus dans une exploitation en individuel. Mais à nouveau, toutes les planètes sont alignées. Dominique Lemonnier lui propose en effet de devenir son associé, à peine un an après leur rencontre. L’exploitation laitière de 125 vaches, basée sur « un système herbager et résilient » avec près de trois quarts de surfaces en herbe, correspondait complètement à ce que recherchait Maxime.

Tout s’enchaîne ensuite : parcours 3P (3), rendez-vous avec la banque, ainsi que des séances de relations humaines pour conforter les futurs associés dans leur projet qui se concrétisera dès septembre. « Ravi » par son nouveau métier, Maxime va continuer d’en apprendre toutes les ficelles notamment auprès de Dominique qui prendra sa retraite dans sept ans.

Face à la difficulté de recruter en agriculture, ce témoignage rappelle qu’une expérience de salarié d’exploitation peut aussi faire naître de belles vocations.

(1) Les groupements Terralliance et Sdaec sont des acteurs majeurs de l’emploi agricole en Bretagne avec près de 5 200 adhérents et 360 salariés.

(2) Les Centres d’études techniques agricoles (Ceta) sont des groupes d’échanges entre agriculteurs.

(3) Maxime est diplômé d’un BTS dans les végétaux d’ornement, reconnu comme agricole pour l’installation.