Tout faire avec un seul semoir, la proposition est séduisante. Dans un contexte de flambée des prix des intrants et de volonté de réduire les charges de mécanisation, cette solution peut sembler pertinente. Mais supprimer un semoir, que ce soit le monograine ou le combiné, ne se fait pas sans une adaptation du système, de la qualité de la semence et de la densité.
Semer des céréales au monograine n'est pas une technique nouvelle puisque Herriau proposait déjà cette solution sur son Turbosem dans les années 1990. Depuis, la technique a été mise de côté et revient tout juste avec un prototype Monosem utilisé par Jean-Luc Lafont dans l'Allier, et le futur Proceed de Väderstad. La technique inverse, qui consiste à semer des grosses graines comme du maïs avec un semoir à céréales, progresse aussi timidement. Pöttinger propose ainsi une option pour transformer son combiné de semis à céréales classique Aerosem, en semoir à maïs en quinconce. Une solution adoptée par Thierry Duval, agriculteur dans le Morbihan.
Dans les deux cas, ces techniques imposent d'adapter les densités de semis et dans le cas du Monosem, la préparation du sol. Pour ceux qui ne sont pas encore prêts à adopter ces solutions radicales, il est possible d'opter pour des rampes de semis qui se connectent à des trémies traînées ou portées sur le relevage avant. Cela permet de n’investir que dans un châssis et ainsi de passer du monograine au semis en ligne, en conservant une trémie de grande capacité. C'est la solution privilégiée par Thierry Doussard du Maine-et-Loire. Nous avons rencontré ces trois pionniers du semoir unique afin de partager leur expérience.