De loin, le combiné de semis de Thierry Duval ne sort pas vraiment du lot. Pourtant, ce polyculteur-éleveur installé à Guilliers (56) fait partie des quelques utilisateurs français de la solution PCS de Pöttinger, une solution hybride pour semer du maïs avec un semoir à céréales. « C’est un peu par hasard que j’ai investi dans cette machine, sourit l’éleveur breton, en Gaec avec son fils Gwen. Pour remplacer mon ancien combiné de semis, j’ai cherché une machine qui puisse semer les céréales et le maïs. Je voulais que celui-ci soit sélectionné avec une précision « graine à graine ». Je souhaitais également une double trémie pour apporter un engrais starter. L’Aérosem PCS cochait toutes les cases » se souvient Thierry. En effet, la version « PCS » de ce combiné de semis permet l’implantation du maïs avec une précision qui n’a pas grand-chose à envier à un semoir monograine.

Réparti sur deux rangs

Thierry Duval a choisi la déclinaison « Duplex Seed », qui a l'avantage de proposer du semis en quinconce. Le maïs est alors réparti sur 2 rangs, espacés de 12,5 cm. Ces bandes sont elles-mêmes espacées de 75 cm. Il y a donc 62,5 cm entre les rangs.Composé d’une herse rotative et d’un semoir pneumatique de 3,5 m, ce combiné sème 28 rangs espacés de 12,5 cm, ou bien 5 doubles rangs de maïs soit 10 rangs.

Le maïs est semé en quinconce. Cela offre une meilleure occupation de l'espace. (©  Pöttinger)

Du plastique au quinconce

À la tête d’un troupeau de limousines, Thierry et Gwen possèdent une SAU de 170 hectares. Arrivé en 2021, l’Aérosem implante environ 70 ha de cultures et 45 ha de maïs chaque année. « Chez nous, ça a remplacé un semoir et une prestation de service ». En effet, avant cet investissement, le maïs était semé sous plastique par une ETA.

« Il faut avouer que ce semoir a titillé ma curiosité et le système de doubles rangs me plaisait beaucoup. Il offre une meilleure occupation de l’espace et une petite réduction du stress hydrique. Cela compense en partie l’absence de bâche. Nous avons tout de même changé nos indices de semences et augmenté légèrement la surface pour s’assurer de conserver un volume d’ensilage équivalent », concède Thierry. De plus l’agriculteur apporte désormais un engrais starter. Il est appliqué par le semoir, de part et d’autre des bandes de maïs avec les éléments semeurs situés de chaque côté.

Le maïs est transporté jusqu'à l'élément semeur avec sa propre descente. Un capteur mesure les manques et les doubles. (©  Pierre Peeters/GFA)

Deux systèmes de distribution

Pour réussir cette polyvalence, l’Aérosem PCS est muni de plusieurs distributions. La première est classique, elle est utilisée pour les céréales et dessert tous les rangs. La seconde, plus spécifique, est destinée au maïs. Elle prend place de chaque côté de la trémie. « C’est un système mécanique qui sélectionne les graines une par une, c’est encore différent des monograines à sélection pneumatiques » constate Thierry. Il y en a 2 par bande, pour assurer le semis en quinconce, soit 10 au total. Des descentes supplémentaires sont présentes entre ces distributions et les éléments concernés par le semis de maïs. Ces derniers se différencient en adoptant une double descente mais aussi une roulette supplémentaire qui vient plaquer la graine.

Le système de distribution PCS, affecté au maïs, est placé de part et d’autre de la trémie. Chaque rang possède sa distribution. (©  Pierre Peeters/GFA)

Une trémie compartimentée

Cette double distribution s’accompagne d’une trémie adaptable. En effet, elle peut être compartimentée selon les besoins. Pour les céréales, les plaques de séparation bloquent l’accès aux distributions « monograine ». Le semoir est alors avec une simple trémie. Pour passer au semis de maïs, ces mêmes plaques sont bougées pour donner accès aux distributions et viennent se positionner pour diviser la trémie en trois parties. Les deux parties extérieures sont allouées au semis de maïs et débouchent directement sur les distributions adaptées. La trémie centrale continue d’alimenter la distribution principale. Elle peut donc servir pour implanter un second produit.

Dans le cas de Thierry, il s’agit d’un engrais starter appliqué sur les rangs situés de part et d’autre de la bande de maïs, soit 10 rangs. « J’ai juste à changer la tête de répartition pour passer dans cette configuration » précise l’éleveur. Ce dernier réfléchit également à implanter une seconde espèce entre ses bandes de maïs. « Un complément avec une légumineuse serait pas mal, le semoir peut le faire, a nous d’essayer » conclue l’utilisateur.