L’entreprise de travaux agricoles de Daniel Duparc et William Julien a déjà semé, pendant deux campagnes, avec son combiné de semis composé d’un outil de travail strip-till Duro et d’un semoir de précision Kuhn Maxima 6 m, 12 rangs. Par ailleurs, Daniel possède une exploitation de 140 ha, composée de 70 ha d’orge, 35 ha de blé, et 35 ha de colza, sans système d’irrigation.

Un semis en diagonale
« Après une année catastrophique en colza et avoir dû changer toute ma rotation, il fallait découvrir une alternative pour remédier au manque d’eau lors de la levée, car il fait de plus en plus sec après la moisson. Je devais trouver une solution de semis qui conserve au maximum l’humidité du sol et les végétaux », explique Daniel Duparc.
En 2019, le strip-till Duro est donc arrivé. Au début, Daniel ne sème que 450 ha avec cette solution. Mais constatant que la levée était bien meilleure qu’avec un semoir « classique », certains clients de l’ETA, au début sceptiques, l’ont rappelé. L’entreprise est passée à plus de 500 ha pour la saison 2020, avec un début de semis vers le 8 août.

« Certains de mes clients avaient pour habitude de semer à une densité de 50 graines/m2, se souvient Daniel. Grâce au combiné strip-till, la densité est de 35 à 40 graines, ce qui fait une économie de 20 à 25 %.
En plus de travailler avec le strip-till, le choix est fait de semer en diagonale du champ par rapport aux traces de passage du pulvérisateur, afin d’éviter que l’outil intervienne sur les parties trop compactées et avoir un tassement uniforme. »
De multiples contraintes
« J’ai effectué de multiples essais, cherchant les conditions idéales de semis pour que la levée soit optimale », précise Daniel. À l’arrivée de l’outil, celui-ci a été utilisé directement sur les chaumes. Mais plusieurs limites sont apparues, à commencer par un problème de nuisibles (limaces et mulots). L’absence de travail des chaumes leur fournit des cachettes et les protège de leurs prédateurs. Ils prolifèrent et détruisent les cultures lors de la levée.

Un second problème provenait des disques lisses, installés de part et d’autre des dents. S’ils évitaient que la graine soit impactée en cas de fortes pluies en créant un rayon le long du rang de semis pour freiner le ruissellement de l’eau, ils se remplissaient trop rapidement et bourraient dès qu’il y avait de la paille. Daniel et son fils ont décidé de les retirer.
Un dernier problème vient des conditions très exigeantes et mettent à mal le matériel. « Face à toutes ces contraintes, on a essayé avec et sans déchaumage, mais également avec déchaumage et broyage des chaumes », se souvient Daniel. Selon lui, cette dernière pratique est idéale pour limiter le risque des nuisibles, tout en réduisant le volume de débris travaillé par le strip-till. Une petite surface de tournesol a aussi été semée au strip-till l’année dernière. Daniel attend de voir le résultat. Un test de semis de colza avec engrais a également été effectué chez William Julien, mais aucun changement n’a été perçu par rapport au semis sans engrais.

Plus de 150 graisseurs
L’entretien du combiné est relativement fastidieux car il y a énormément de pièces en mouvement. De plus, le semis se fait en conditions difficiles avec des sols secs et parfois non travaillés préalablement, donc très durs. « L’inconvénient c’est l’usure prématurée des différentes pièces et des pointes. Nous consommons jusqu’à 3 jeux de pointes et 2 jeux d’ailerons sur 500 hectares », constate Daniel. Chaque année, environ 60 roulements sont aussi changés sur le combiné. Le semoir n’est pas non plus épargné par les conditions.
Paul Denis