Les conditions climatiques ne sont pas toujours au rendez-vous pour assurer la bonne implantation des colzas. 2016 en est l’illustration même.
Cyril Brulé, exploitant à Brévainville, dans le Loir-et-Cher, l’a compris depuis longtemps. « Avant, mes colzas étaient souvent ratés et je me faisais la réflexion qu’il fallait les semer plus tôt. » Toutefois, fort occupé par son élevage de poulettes, il n’a finalement sauté le pas qu’en 2012.
« J’ai alors fait faire à façon un test de semis en strip-till. Et ces colzas ont donné de bons résultats alors que les autres, semés plus tard, sont restés médiocres », se remémore Cyril. En effet, l’emploi du strip-till permet au colza d’être implanté précocement dans le frais, et la culture se développe généralement très vite.
Déjà en travail simplifié, il a dans la foulée investi avec un collègue dans cet outil, qui maintenant lui sert également pour les implantations des betteraves.
Quand il le peut, Cyril Brulé intervient autour du 10 août. « Je suis seul à me lancer à ces dates dans mon secteur, appuie-t-il. En revanche, il faut faire le choix de variétés non sensibles à l’élongation, comme DK Exstorm, pour ne pas utiliser de régulateurs de croissance. »
Toutefois, comme il partage l’outil et qu’il part en congés juste après, il n’a parfois pas toujours le temps de réaliser tous ses chantiers à temps. C’était le cas cette année, où certaines parcelles n’ont vu le strip-till que mi-septembre, quand les pluies ont été annoncées.
« Je suis encore en apprentissage avec cet outil, et j’ai parfois des échecs liés aux différents contextes pédoclimatiques que je rencontre sur mon exploitation. Ainsi cette année, dans l’argile, j’aurais mieux fait d’attendre une pluie significative avant de me lancer », constate Cyril.
Zéro antilimaces
En semant début août, il n’y a pas davantage d’attaques de limaces, car la couche supérieure est sèche. L’autre intérêt réside dans de la lutte contre les altises. Ainsi, si la culture se développe bien, il n’emploie ni molluscicide, ni d’insecticide à l’automne. Or pour lui, un des buts recherchés reste de limiter l’emploi des produits phytosanitaires.
Cyril souhaite à terme semer ses colzas sous couvert. C’est pourquoi cette année, il a mis en place mi-juillet du sarrasin juste après les récoltes d’orge. Cette espèce détient un effet nettoyant car elle est allélopathique (inhibe la germination des adventices) et structure aussi les sols.
Les colzas ont été implantés précocement et associés à du trèfle blanc, du trèfle d’Alexandrie et du lin pour une part, et à de la luzerne dans la seconde parcelle. L’idée est de récolter le sarrasin, puis de semer le blé suivant le colza dans de la luzerne.