Ombellifère bisannuelle, le persil porte-graine est source de diversification d’assolements céréaliers encore souvent basés sur les seuls céréales et colza. Il est sans impact sur la culture du tournesol, et peu exigeant quant au type de sol, même s’il préfère ceux à bonne réserve en eau et qui ne se prennent pas en masse l’hiver.

« Le choix de la parcelle doit impérativement tenir compte de son infestation supposée en adventices, en évitant celles connues pour la présence de chardons, ammi-majus, helminthie, lampsane, impossibles à contrôler, recommande Alexandre Sigonnaud, technicien pour la société Verisem. Attention également après un précédent blé aux arrière-effets des herbicides à base de sulfonylurées type Atlantis, Allié, etc. »

Le semis sous couvert de tournesol en avril-mai offre l’opportunité de réaliser un à deux faux semis, et ainsi de réduire le stock semencier d’adventices. Il bénéficie aussi plus sûrement d’une pluie pour assurer la levée. Les graines sont déposées dans un sol suffisamment ameubli en profondeur, rappuyé, avec de la terre fine en surface. La fertilisation azotée destinée au tournesol, comprise entre 40 et 60 u/ha, suffit à couvrir les besoins du persil la première année. Deux apports complémentaires d’une cinquantaine d’unités chacun en montaison et à l’apparition de la première ombelle sont réalisés l’année suivante. Ses besoins en acide et phosphorique et potasse sont de l’ordre de 80 u/ha pour l’ensemble du cycle, à épandre au semis en fonction des analyses de sol.

Semis : un ou deux passages

Deux techniques de semis coexistent. Le semis simultané avec le tournesol nécessite de posséder un semoir équipé d’un micro-granulateur. La semence est distribuée par ce dispositif et tombe au sol via les tuyaux de descente à l’arrière du soc. Le contact sol-graines est assuré par les roues plombeuses. Le semis en deux passages successifs sur le même rang suppose, lui, de disposer d’un système de guidage précis et de disques spécifiques avec un diamètre de trous d’1mm. Dans les deux cas, la graine de persil est déposée dans le premier centimètre. En terrain non battant, un roulage peut s’envisager.

« En simultané, l’agriculteur économise un passage, et est assuré de mettre le persil sur le même rang que le tournesol. Cela facilite les binages ultérieurs, argumente Alexandre Sigonnaud. L’objectif est de semer vingt graines au mètre linéaire (environ 3 kg/ha) afin d’obtenir une densité de 15 plantes/ml. »

Un autre atout du semis sous couvert tient à la moindre concurrence exercée au départ par les adventices qu’en semis d’été. Plusieurs programmes herbicides utilisés sur tournesol en post-semis/pré-levée sont sélectifs du persil aux doses classiques d’utilisation. Ceux-ci doivent néanmoins être efficaces sur les mauvaises herbes les plus difficiles à trier dans le persil comme la sanve, les renouées des oiseaux et persicaire entre autres. En revanche, les produits de post-levée du tournesol à base d’imazamox (Pulsar 40) et de tribenuron (Express sx) sont à proscrire.

« Au stade 5-6 feuilles du persil, un binage est tout à fait possible à condition d’avancer lentement (2-3 km/h) et d’équiper la bineuse de disques de protection afin d’éviter la projection de terre sur le rang, poursuit Alexandre Sigonnaud. Après récolte du tournesol et l’année suivante, l’opération peut être répétée à vitesse d’avancement supérieure. Afin d’éviter les bourrages, un broyage des cannes de tournesol assez près du sol est un préalable. »