« Certains ont déjà rentré leurs troupeaux, ce qui, au sortir de la sécheresse de 2018, est un véritable casse-tête face à l’absence de stock après l’hiver, alerte le syndicat dans son communiqué diffusé ce 29 avril 2019. D’autres n’ont tout simplement plus de quoi nourrir leurs animaux et se voient contraints de les vendre. »

Les premiers signes

Pour le syndicat, ce sont les premiers signes qui « laissent présager la répétition d’un schéma bien connu : l’envol du prix des fourrages, la décapitalisation des cheptels en raison du manque d’aliment, la chute des cours de la viande. Face au dérèglement climatique, il est urgent de sortir d’une gestion au coup par coup et de ne pas reproduire le scénario catastrophique de l’année dernière. »

 

La Confédération paysanne évoque des régions où la situation se dégrade. Comme « le Grand Est ou le Nord, [où] la situation est aggravée par la concurrence exercée par les méthaniseurs ». Ou encore la situation des nappes phréatiques dont la moitié affichait un niveau bas à très bas en janvier. « Et la plupart des rivières de l’Ouest ont un débit équivalent à celui d’un mois de juillet ! »

Sept leviers à actionner

L’organisation demande aux pouvoirs publics et aux chambres d’agricultures d’agir dès maintenant. Elle propose :

  • La mise en place de cellules de crise départementales à l’initiative des préfets, pour repérer les situations de détresse ;
  • La mise en alerte, dès à présent, sur la ressource en eau qui sera réellement disponible à l’irrigation ;
  • La priorisation de la récolte des fourrages vers les élevages et non vers les méthaniseurs ;
  • Des dérogations aux règles européennes en matière d’utilisation des jachères, des surfaces d’intérêt écologique ;
  • Une adaptation des contrôles à la situation climatique, notamment pour le constat de la présence de la ressource ligneuse ;
  • Des mesures financières, notamment par la prise en charge des intérêts, au regard de l’état des trésoreries au sortir d’une année de sécheresse ;
  • Un contrôle de légalité accru sur ce qu’une partie de la profession appelle « opérations de solidarité ».