Les syndicats FNB, Fnec, FNO, FNPL alertent sur la situation d’urgence dans laquelle se trouvent les élevages à cause de la sécheresse depuis le début de l’été. « Les prairies brûlent et l’État ne devra pas regarder ailleurs. Du moins, pas si la France souhaite conserver une production de viandes et de produits laitiers de qualité, des paysages ouverts et des territoires ruraux attractifs », soulignent-ils dans un communiqué commun ce 25 août 2022.
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24 % d’éleveurs en moins en 10 dix ans
Cette sécheresse frappe un secteur qui se trouvait déjà dans une situation d’ultrafragilité. En dix ans, 24 % des éleveurs bovins, ovins, et caprins ont disparu. « Avant même cette nouvelle sécheresse d’une ampleur inédite, les éleveurs de ruminants luttaient, déjà, contre leur incapacité à répercuter sur leurs acheteurs la hausse continue des charges qu’ils subissent – accentuée par l’inflation actuelle -, pour obtenir une rémunération de leur travail, soulignent-ils dans leur communiqué. Alors, en dépit d’une demande constante en viandes et produits laitiers, nombre d’entre eux préfèrent aujourd’hui se détourner de ce métier. »
Les représentants syndicaux redoutent l’explosion des charges attendue dans les prochains mois. Elle « pourrait porter un coup fatal à l’élevage de ruminants. Dans la plus favorable des situations, les éleveurs n’auront d’autre choix que de vendre une partie de leur cheptel pour limiter leurs achats de fourrages, indiquent-ils. Autant d’animaux qui ne valoriseront plus les immenses surfaces en herbe qui font la beauté de nos paysages de campagne. » Les quatre organisations attendent de l’État un soutien « à la hauteur de cette urgence ».
Déplafonner les seuils
« Dans le cadre de ce plan, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire doit notamment, sans plus attendre, déplafonner les seuils fixés dans les règles d’accès aux aides du régime des calamités agricoles : le seuil de 13 % (de baisse de chiffre d’affaires à démontrer) doit être abaissé et celui de 28 % (de pertes indemnisées) doit être très fortement augmenté », demandent-ils. Les premières annonces d’avances de versement d’aides Pac de ce début de semaine ne constituent, pour eux, qu’un infime début de réponse à l’ampleur de la catastrophe annoncée.