Prévenir le risque suicidaire en agriculture. « C’est pour cette raison que la MSA a créé le dispositif des veilleurs », explique Brigitte Fourmon, agricultrice retraitée depuis 2021 et présidente du comité départemental MSA de la Sarthe. Dans ce département, le premier réseau a vu le jour en 2019. « Aujourd’hui, nous avons six groupes qui rassemblent une centaine de bénévoles. » Parmi eux, des agriculteurs — en activité ou à la retraite — mais pas uniquement. Brigitte Fourmon fait partie du groupe qui opère sur le territoire de Loué-Brûlon-Sablé-sur-Sarthe. « Avec nous, il y a un maire, un pompier, plusieurs infirmiers et infirmières, etc. Leur engagement est important, il permet de renforcer le maillage du terrain. »
Un soin gratuit
Vis-à-vis de quelqu’un qui va mal, le rôle du veilleur est de repérer, intervenir, écouter et orienter vers les personnes compétentes. En pratique, chaque réseau est animé par un conseiller de territoire de la MSA. Ses membres se réunissent généralement une fois par trimestre. Ils reçoivent une formation de base, centrée sur l’écoute active et le repérage de la crise suicidaire. Au-delà, « nous organisons également des actions de prévention ».
L’an dernier, le réseau de Loué par exemple a créé l’événement avec un salon du bien-être. Sur un jour, il a rassemblé une centaine de ressortissants de la MSA et une vingtaine de professionnels : diététicienne, sophrologue, etc. Au printemps, le groupe a récidivé. Sur une ferme accueillante, il a proposé un soin gratuit — au choix soin énergétique, de réflexologie, d’hypnose, de massage ou de libération émotionnelle (technique EFT) — associé à la participation à des ateliers. L’objectif était double : faire connaître le réseau et repérer des situations « délicates ». Parmi les 36 femmes et les 3 hommes inscrits, certains ont ensuite été mis en relation avec le service social de la MSA. En matière de prévention du mal-être et du suicide, « on avance toujours pas à pas », rappelle Brigitte Fourmon.