Alors que le surpoids touche la moitié des Français, l’obésité concerne aujourd’hui 17 % des adultes, soit 8,5 millions de personnes. Selon un rapport de Martine Laville, professeure de nutrition à l’Université Claude Bernard de Lyon, une hausse notable de l’obésité est particulièrement marquée chez les Français les plus jeunes : en moins de 30 ans, l’obésité chez les 18-24 ans a été multipliée par plus de quatre et par près de trois chez les 25-34 ans. Chez les enfants également, 17 % sont en surpoids dont 4 % obèses.

Chez les plus modestes

La maladie apparaît près de deux fois plus répandue au sein des catégories les plus modestes, relève la nutritionniste. « L’obésité est au carrefour des inégalités sociales et des inégalités de santé. » Face à ce constat, les ministres de la Santé, François Braun, et des Solidarités, Jean-Christophe Combe, retiennent quatre des objectifs formulés dans le rapport par la professeure Martine Laville :

  • Mieux prévenir, pour diminuer l’incidence de l’obésité en agissant prioritairement sur les plus défavorisés;
  • Mieux soigner, en permettant à un nombre croissant de personnes en surpoids ou en situation d’obésité d’accéder à des soins adaptés à leur situation;
  • Investir dans la recherche et l’innovation, pour parfaire notre connaissance des déterminants de cette maladie complexe et ainsi mettre au point les traitements les plus adaptés;
  • Investir prioritairement les outremers.

Les ministres présenteront « dans les prochains mois », une feuille de route coordonnée pour poursuivre ces objectifs.

« Des proportions épidémiques »

En Europe, plus de 1,2 million de personnes meurent chaque année de surpoids et d’obésité, selon l’Organisation mondiale de la santé. « Les taux de surcharge pondérale et d’obésité ont atteint des proportions épidémiques dans toute la région et continuent de progresser », avait déploré en mai 2022 la branche européenne de l’organisation qui regroupe 53 États.