La préfecture de la Loire a annoncé mercredi 23 avril qu’elle allait diligenter des investigations après le dépôt d’une plainte contre l’abattoir public de Charlieu (Loire) pour « cruauté envers les animaux » par l’association animaliste L214. Le jour même, l’association a dénoncé via un communiqué des « conditions d’abattage déplorables des animaux » filmées par l’association dans cet abattoir, relevant de la « maltraitance animale » et de « graves non-conformités », selon elle.

La plainte de L214 pour « cruauté, sévices graves et mauvais traitements », a été enregistrée au tribunal de Roanne, près de Saint-Etienne, a confirmé ce dernier à l’AFP.

L214 réclame un audit de l’ensemble des abattoirs de la région

« Les services de l’État dans la Loire diligenteront dans les prochains jours des investigations administratives approfondies », a déclaré la préfecture, exprimant sa « vive préoccupation » face aux éléments transmis par l’association.

Dans une série de vidéos « immersives » filmées entre « janvier et avril » et consultées par l’AFP, L214 montre des animaux « égorgés conscients malgré l’étourdissement préalable » ou « frappés par des opérateurs » ainsi que des « moutons découpés encore vivants ». L’association soutient que la viande produite dans cet abattoir est distribuée dans les circuits de distribution standard, bio et sous label rouge, et notamment servie dans des écoles et des crèches.

« C’est le troisième abattoir de la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui fait l’objet d’une enquête de L214 depuis le mois de novembre », affirme l’association, qui demande « un audit de l’ensemble des abattoirs » de la région, ainsi que « la fermeture de l’abattoir de Charlieu ».

Au début de février la préfecture de Région avait suspendu l’activité d’abattage de la société Secat, à Saint-Romain-de-Popey (Rhône), après une inspection ayant mis en évidence « des anomalies majeures en matière de protection animale ».

Un abattoir de Saint-Étienne-de-Cuines avait également été suspendu par la préfecture de la Savoie à la suite d’une vidéo de L214 faisant apparaître des « constats de non-conformité ». L214, qui entend réduire la maltraitance animale en faisant évoluer la réglementation, vise à terme la disparition de l’élevage, de la pêche et de l’abattage d’animaux au profit d’une alimentation entièrement végétale.