« Se laisser au moins une grosse année de réflexion avant de passer en traite robotisée, c’est essentiel » explique Baptiste Ranhada, chargé de mission chez Haute-Loire Conseil Élevage. « Il faut aller visiter des élevages qui ont des robots, pas forcément de la marque que l’on veut prendre et discuter avec eux, sans la présence de commerciaux » ajoute-t-il. Ne pas hésiter durant ces visites à demander ce que les éleveurs pensent du SAV : est-il réactif, les techniciens sont-ils bons ? Raisonner l’achat d’un robot par rapport à la qualité du SAV est primordial, « quitte à acheter plus cher, car la tranquillité d’esprit n’a pas de prix » recommande le conseiller.

« C’est le bilan fourrager qui décide »

Cette année de réflexion doit aussi permettre de repenser l’assolement et le bâtiment. In fine, ce qui détermine le nombre de robots à acheter, c’est le bilan fourrager. « Un robot fait gagner en production laitière, mais les vaches consomment plus. Il faut vérifier qu’en termes de surface, ça passe ». Niveau reproduction, le délai d’un an permet de caler un bon lot de vêlages après la mise en route du robot. Un double avantage à cela : des vaches qui ne passent pas directement de la salle de traite au robot sans transition, et un robot qui pas saturé pour le démarrage. « Si l’on commence directement avec un robot qui tourne à plein, le risque est de devoir pousser les vaches et de les habituer à ce geste chaque jour » rapporte Baptiste Ranhada.

Le conseiller explique aussi l’intérêt d’habituer les vaches à la présence humaine dans le bâtiment avant l’arrivée des robots. « Le robot est un nouvel appareil qui fait peur à l’animal. Si en plus elles n’ont pas l’habitude qu’on vienne et qu’on les pousse dedans, cela va créer du stress ». L’astuce de passer régulièrement un bâton au niveau du ventre des génisses pour les habituer à l’avance au robot peut aussi s’avérer utile.