En septembre 2020, la situation des nappes a peu évolué par rapport à août. La vidange s’est poursuivie, et la plupart des niveaux ont été en baisse. « La sécheresse météorologique ou la pluviométrie n’ont que peu d’influence en période estivale sur les niveaux des nappes », explique le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bulletin du 12 octobre 2020.
« Tant que la végétation ne se met pas en dormance, les précipitations génèrent rarement des pluies efficaces permettant de recharger les nappes, l’eau réussissant à s’infiltrer dans les sols étant entièrement reprise par la végétation, indique le bulletin hydrologique. De plus, les eaux infiltrées faisant suite aux pluies importantes de la fin de septembre n’ont pas encore eu le temps d’atteindre les nappes. »
Situation satisfaisante à l’ouest...
Les précipitations de septembre ont cependant des effets sur les secteurs les plus arrosés abritant des nappes réactives. Ainsi, des stabilisations, voire des hausses de niveaux s’observent sur la nappe de la plaine alluviale d’Alsace, sur les nappes alluviales de la Garonne et de ses principaux affluents et sur les nappes du littoral méditerranéen.
La situation reste satisfaisante sur une grande partie occidentale du territoire et sur le pourtour méditerranéen où les niveaux sont majoritairement autour des moyennes mensuelles à modérément hauts. « Les effets de la recharge exceptionnelle enregistrée durant l’automne et l’hiver 2019-2020 puis au printemps 2020 sur une grande partie du territoire ont permis de maintenir des niveaux satisfaisants durant la période estivale sur la plupart des nappes », résume le BRGM.
Mais dégradée à l’est
La situation est moins satisfaisante dans le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, l’Auvergne-Rhône-Alpes et le Limousin, avec des niveaux bas à très bas. « D’une part, les nappes réactives du Massif central, des calcaires de Lorraine et du Jura sont sensibles à l’absence de précipitations. Leur situation s’est rapidement dégradée durant la sécheresse estivale et la vidange perdure en septembre », détaille le bulletin.
« D’autre part, les nappes d’Alsace, d’Auvergne et des couloirs Rhône-Saône en Bourgogne et Rhône-Alpes ont connu plusieurs hivers successifs avec des pluies déficitaires. Les niveaux à la fin de l’hiver 2019-2020 étaient déjà préoccupants et se sont dégradés durant la période estivale. »
Recharge prévue en octobre
Faisant suite aux précipitations de la fin de septembre, des niveaux en hausse ont été observés ponctuellement. « Les pluies annoncées en octobre devraient permettre de confirmer l’inversion des tendances », estime le BRGM. La recharge devrait s’amorcer au début d’octobre, avec des niveaux en hausse, notamment sur les nappes réactives les plus arrosées, et se généraliser dans les prochaines semaines sur l’ensemble du territoire.
« En octobre, la situation des nappes devrait commencer à s’améliorer notamment sur les secteurs arrosés abritant des nappes réactives. Elle devrait demeurer similaire à celle de septembre sur les nappes très inertielles. Les prévisions saisonnières de Météo-France (« conditions plus sèches que la normale ») ne sont pas favorables à une recharge importante des nappes sur la période octobre à décembre », conclut-il.