En Mouton vendéen, il faut compter 500 à 1 200 € pour acquérir un bélier de sélection, entre 300 et 360 € lorsqu’il s’agit d’un antenais. De quoi détourner des éleveurs vers les béliers de ferme. Sauf qu’en élevage ovin, « le premier levier de progrès génétique, c’est bien le bélier qui dans sa carrière aura 200 à 500 descendants », rappelle Héléna Buchet, directrice de l’organisme de sélection (OS).
Pour convaincre les éleveurs, l’OS a comparé les performances sur descendance de deux lots. Dans le premier : dix mâles choisis parmi les meilleurs de la station de contrôle individuel. Dans le second : neuf béliers retenus parmi les moins bons. Ce travail a été mené dans le cadre du projet Gedurab (2021-2023). Les 524 agneaux ont été engraissés au centre d’Insem Ovin à Verneuil-sur-Vienne (Haute-Vienne) et abattus à poids constant : 33 kg pour les femelles, 39 kg pour les mâles. Deux pesées ont été réalisées à trente et soixante-dix jours d’âge.
Des économies de fourrage
L’étude montre que les agneaux du groupe 1 ont un meilleur PAT 30 (1) : 12 kg en moyenne contre 11,4 dans le groupe 2. Ils ont aussi moins de gras et partent en moyenne huit jours plus tôt à l’abattoir. L’économie induite (en fourrage et concentrés pour l’essentiel) oscille entre 3,20 et 3,60 € par agneau. Dans le cas des béliers qualifiés « Améliorateurs boucherie » (Ambo), les écarts se creusent encore : les agneaux du groupe 1 sont abattus douze jours plus tôt. « Cela laisse imaginer les écarts entre un bélier Ambo et un bélier de ferme. »
Pour compléter ces travaux, l’OS s’est intéressée aux effets à long terme des béliers de sélection. Il s’est appuyé sur une étude équivalente à Gedurab menée en 2000. « En vingt ans, les béliers de sélection ont permis de gagner 23 g de GMQ en moyenne et de réduire de cinq jours l’âge moyen à l’abattage (126 jours en 1999 contre 116 jours en 2021). »
(1) poids age type à 30 jours.