« Mathias sait tout faire ! », s’exclament sans hésitation Daniel et Liliane Mercier, exploitants à Deux-Chaises dans l’Allier. « Mes deux grands-parents sont mes exemples. Je leur dois un grand apprentissage, commencé dès la toute petite enfance », sourit quant à lui Mathias, 20 ans, dont l’installation est programmée au 1er janvier 2024. La structure compte 130 ha abritant 115 vaches charolaises allaitantes conduites en vêlages d’automne et en production de broutards.
« Observateur et travailleur, Mathias est un bon éleveur. Il a, depuis toujours, un bon sens naturel avec les animaux, expliquent souriants les deux « maîtres d’apprentissage » du jeune homme. Tout petit, il nous aidait déjà après la sortie de l’école et pendant les week-ends et les vacances. Même durant ses stages, il se débrouillait pour passer nous voir chaque jour. » Dans l’enfance, le jeune garçon aide ses grands-parents dans tous leurs travaux allant du jardin et de la basse-cour aux fenaisons, aux vêlages, aux soins aux animaux, aux rentrées du bois de chauffe… Certaines siestes se feront dans le tracteur car il voulait accompagner son grand-père. Il gère aussi sa ferme miniature installée dans le salon. Actif et volontaire, l’adolescent fait ses premières armes dans la conduite des travaux essentiels. Avancer le tracteur, andainer, empiler les bottes, changer les vaches de prés… sont autant de travaux précocement réalisés.
Aujourd’hui, comme il l’avait pressenti, tout lui plaît et tout l’intéresse dans ce mode de vie en extérieur dont il apprécie la liberté et la variété des tâches, des saisons, des vaches… Tout ce que ses grands-parents aiment également dans leur métier choisi de bon gré. Tous deux chasseurs, Daniel et Mathias partagent aussi cette complicité dans les forêts bourbonnaises.
L’amour des charolaises
Prêt à finaliser un BTS Productions animales, Mathias va pouvoir s’installer. Le moment est dès lors venu pour ses grands-parents respectivement âgés de 70 et 65 ans de prendre leur retraite. « Nous nous contenterons de balayer la cour ! », plaisantent-ils.
Fort des valeurs transmises par sa famille, Mathias maîtrise aussi les aspects techniques de son métier d’éleveur dans la conduite d’animaux calmes et en bonne santé tout comme celui de la gestion de l’herbe et l’autonomie alimentaire du système. La race charolaise est un sujet de passion depuis plusieurs générations. En 1952, son arrière-arrière grand-père, Ernest, agent d’assurances, en élevait déjà sur 25 ha en métayage. Son arrière-grand-père s’était associé à son frère dès 1963, suivi de son grand-père installé quant à lui en 1984 avec son oncle. Liliane le rejoindra en 1991 après avoir travaillé en restauration et passé ses diplômes agricoles de 1988 à 1990. « Notre fils, Stéphane, a choisi d’être acheteur à la coopérative Sicagieb après ses études. Mais il possède aussi une exploitation produisant des céréales et des animaux à l’engraissement, précise Liliane. Le virus familial est tenace ! »