Depuis le 1er Janvier 2025, il n’est possible d’acheter un outil ou un véhicule agraire équipé d’une simple ligne de freinage. Seuls les matériels comme les charrues, sur lesquels il est techniquement impossible d’installer une double ligne pourront conserver une simple ligne. Sur le terrain, cette obligation annonce une belle pagaille. En effet, sur une même exploitation vont désormais cohabiter des engins avec une simple ligne de freinage et d’autres avec une double ligne, les deux étant incompatibles. Un tracteur à simple ligne ne pourra pas freiner une remorque à double ligne, et vice versa. Le risque, tout le monde le connaît, c’est que les attelages incompatibles circulent sans dispositif de freinage de l’outil. Avec tous les conséquences que l'on peut imaginer.
Hydraulique ou pneumatique
L’intérêt de la double ligne de freinage est réel mais dans les exploitations, il faudra encore de nombreuses années pour que l’ensemble du parc possède une telle configuration. Et les agriculteurs n’ont pas fini de s’arracher les cheveux car la France offre deux possibilités, bien entendu incompatibles entre elles, pour la double ligne. Alors que de nombreux pays dont l’Allemagne ont opté pour la double ligne pneumatique depuis vingt ans, la France autorise une solution alternative : la double ligne hydraulique. Les performances des deux technologies répondent aux exigences de la nouvelle réglementation sur le freinage. La solution pneumatique a les faveurs des attelages de force puissance, notamment chez les entrepreneurs. De son côté, la double ligne hydraulique est moins coûteuse et c’est le choix préférentiel pour les matériels d’élevage. Elle présente aussi l’avantage de s’intégrer plus facilement, les vérins hydrauliques étant plus compacts que les cylindres pneumatiques.

Homologué à 30 km/h
Avec la mise en place du freinage à double ligne, les matériels seront réceptionnés à 30 ou 40 km/h (voire plus en réception européenne). L’homologation à 25 km/h disparaît donc mais le code de la route français impose aux attelages réceptionnés à 30 km/h de circuler à 25 km/h. Par ailleurs, deux réceptions coexistent désormais, la française et l’européenne, au choix du constructeur. Si elles sont sensiblement équivalentes, elles présentent des différences notables au niveau de la charge maximale par essieu, de la capacité de charge ou encore de la longueur. Dans la perspective de contrôles routiers qui s’annoncent ubuesques, il est recommandé de conserver le certificat de réception de l’outil ou de la remorque dans le tracteur.
Rares exceptions temporaires
Dans le faits, il sera encore possible de trouver des matériels neufs à simple ligne de freinage dans les concessions. En effet, Un mécanisme de dérogation « fin de série » permet au fabricant l’immatriculation, ou la mise en service, d’un lot de véhicules neufs, ayant perdu leur validité en raison d’une nouvelle échéance réglementaire. Cette dérogation est permise pendant une période de 24 mois à compter de la date à laquelle la réception par type a expiré. Elle s’applique uniquement aux véhicules fabriqués avant la date d’échéance du 31/12/2024 et sur le territoire de l’UE. La quantité de véhicules disposant de cette dérogation « fin de série » est toutefois limitée à 20 exemplaires ou 10% du nombre de véhicules du même type immatriculés en France au cours des deux années précédentes. L’autorisation de la connexion intelligente sur tracteurs neufs, sans date limite, devait être officialisée dans un amendement au règlement freinage avant la fin de l’année 2024. Ce n’est pour l’instant pas le cas.