La température de la surface du globe a augmenté de 1,1°C par rapport à la période préindustrielle (fin du XIXe siècle), chiffre le sixième rapport de synthèse du Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) publié le 20 mars 2023. « Nous nous approchons du point de non-retour, du dépassement du seuil de réchauffement maximum de 1,5 degré », a rappelé le chef de l’ONU Antonio Guterres dans un message vidéo à l’ouverture de la session du Giec, le 13 mars dernier.

+1,5°C en 2030

Le dernier rapport datait de 2014. En neuf ans, le réchauffement climatique causé par l’activité humaine s’est produit plus vite et plus fort que prévu. Quels que soient nos efforts actuels, le Giec estime que le réchauffement de la planète atteindra 1,5°C dès le début des années 2030. Limiter ce réchauffement à 2°C, voire en dessous comme le prévoit l’accord de Paris de 2015, ne sera possible qu’en accélérant la baisse des émissions après 2030 pour ramener les émissions mondiales nettes de CO2 à zéro et en réduisant fortement les autres rejets de gaz à effet de serre.

« Le secteur de l’agriculture, la forêt et l’usage des terres représentent un potentiel important de réduction des émissions », insiste le ministère de la Transition écologique dans une note rédigée à la suite de la parution du rapport. Il rappelle que la stratégie énergétique de la France comprend différents outils, « notamment la stratégie nationale bas carbone (SNBC) qui a pour ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Depuis 2017, les émissions de gaz à effet de serre de la France ont ainsi baissé de 9,6 % ».

Évènements extrêmes

Le Giec met aussi en avant une augmentation, par rapport à 2014, des risques d’accidents extrêmes (vagues de chaleur, fortes précipitations, sécheresses, changement du comportement de nombreuses espèces…) pour un même niveau de réchauffement. La sécheresse du sol sera aussi plus intense et les jours à risque d’incendies plus importants. Y compris en Europe. Le rapport anticipe une perte de rendements pour les cultures.

« Ce sixième rapport d’évaluation constituera la base scientifique principale pour le premier bilan mondial de l’accord de Paris, qui aura lieu lors de la Cop 28 à Dubaï (Émirats arabes unis) à la fin de l’année 2023 », explique le ministère de la Transition écologique.