À l’œil nu, impossible de distinguer le carpocapse du pommier de la tordeuse orientale du pêcher au stade des premières larves (L1, L2) sur les vergers de pommiers. « Elles sont bien visibles, mais il est en revanche impossible de savoir de quels bioagresseurs il s’agit, indique Sophie Hardy, conseillère en arboriculture au GRCeta de Basse Durance. Cette incertitude complique considérablement la mise en œuvre d’une stratégie de lutte ciblée pour les arboriculteurs et entraîne des dégâts importants. »

En partenariat avec l’Inrae d’Avignon (Vaucluse) et la station La Pugère, le GRCeta a développé en 2023 un test qui permet d’identifier à coup sûr le ravageur. Les premières applications ont eu lieu l’an passé et ont permis de valider la fiabilité des résultats.

Autant de tordeuses orientales que de carpocapse

Le protocole est simple : il suffit de prélever des larves en plusieurs endroits du verger, et de les conserver dans de l’alcool à 70 % à température ambiante. Ces échantillons sont ensuite transmis aux deux stations expérimentales également impliquées dans ce projet : la Pugère à Mallemort (Bouches-du-Rhône) ou le Cefel à Montauban (Tarn-et-Garonne). L’identification repose sur un test PCR simplifié, qui analyse l’ADN des larves grâce à deux amorces spécifiques du carpocapse et de la tordeuse orientale. Les tests positifs se manifestent par une réaction colorimétrique.

« Nous avons testé près de 200 larves entre mai-juin et octobre l’an dernier, précise Sophie Hardy. Nous avons été surpris de constater une présence importante de tordeuse orientale. Or jusqu’à présent, les stratégies de lutte sont principalement axées sur le carpocase. Cette découverte va donc modifier les pratiques des arboriculteurs. » L’an passé, le BSV Paca a pris en charge le coût du test. À moins de 10 €, il reste néanmoins abordable. Il va être prochainement étendu au carpocapse des prunes, à la tordeuse de la pelure et la petite tordeuse.