Suite à sa détection à Seignosse en novembre 2025, les sylviculteurs du Sud-Ouest demandent des « procédures d’urgence » au gouvernement afin de lutter contre le nématode du pin. Ils réclament notamment un financement afin de permettre l’abattage des arbres et « l’éradication » du ravageur.
Le nématode du pin est un ver microscopique classé « organisme de quarantaine prioritaire » par la législation européenne. Se transmettant de proche en proche, il attaque certains conifères comme les pins, et empêche la circulation de la sève induisant la mort des arbres. Détecté pour la première fois au Portugal en 1999 puis en Espagne en 2008, il est arrivé sur le territoire français le 4 novembre 2025, touchant 36 000 hectares de forêt landaise.
Pour lutter contre le nématode, l’arrêté préfectoral a déterminé une « zone tampon » d’une vingtaine de kilomètres, inexploitable pendant quatre ans, et demande la destruction et le broyage des arbres dans un rayon d’environ soixante hectares autour de chaque arbre attaqué, d’ici le 31 décembre.
« Il faut des procédures d’urgence »
Aujourd’hui, des pertes estimées à « plusieurs dizaines de millions d’euros » sont évaluées par la profession qui est toujours dans l’attente des autorisations de la préfecture de région. « Il faut des procédures d’urgence. Si l’on applique le droit commun en période de crise, on est à côté de la plaque » déplore Éric Dumontet, secrétaire général du syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest. « On va nous laisser moins de temps pour faire les coupes que l’État n’en prend pour nous envoyer un courrier nous autorisant à les faire », ajoute-t-il.
Si la « lutte prévue » tardait à se mettre en place cela serait une « catastrophe environnementale et économique », indique Nicolas Lafon, président du syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest. La situation pourrait s’étendre « à l’ensemble de la forêt française ».
Dans le massif des Landes de Gascogne qui se compose à 75 % de pins maritimes, les conséquences du nématode du pin sont déjà observables. Dans 56 communes du Sud-Ouest, le transport de résineux a été interdit, privant certains commerces de sapins de Noël.