Dans le cadre du projet Adaptacol2, Terres Inovia teste depuis deux ans des solutions de biocontrôle visant à lutter contre l’altise d’hiver du colza. « La première étape a été de réexaminer le cycle complet du ravageur pour identifier tous les angles d’attaque potentiels », précise Laurent Ruck, de Terres Inovia. Trois angles ont pu être définis : protéger le colza jeune des dégâts foliaires, limiter la pression larvaire au printemps et réduire la colonisation de la culture après la diapause estivale de l’altise.
Un large panel de substances
Terre de diatomée, sels d’acide gras, silicate d’aluminium, soufre, talc, kaolin, spinosad… Un nombre important de solutions ont été testées pour répondre au premier angle d’attaque, bien qu’aucune ne soit à ce jour homologuée pour cet usage. À titre d’exemple, en 2023, deux essais dans le Sud-Ouest ont évalué l’efficacité de la terre de diatomée, de l’IS2005 (sel d’acide gras) et du purin d’ortie, comparativement au Karaté Zéon, la référence chimique.
« Nous avons réalisé trois applications pour chaque solution de biocontrôle, la première entre les stades cotylédons et deux feuilles, puis un renouvellement toutes les semaines », précise Laurent Ruck. Les sels d’acides gras ont montré une efficacité intéressante, tout comme la terre de diatomée. Le purin d’ortie était en retrait et n’a d’ailleurs pas été retenu pour les essais de 2024.
Sur un autre essai, l’efficacité du soufre, du kaolin et du talc a été évaluée : « Le kaolin et le soufre ont montré une efficacité intéressante pour réduire les dégâts foliaires après une ou deux applications. L’efficacité est inférieure pour le talc », indique Laurent Ruck.
Pour réduire la pression larvaire au printemps, d’autres solutions seront testées en 2024. Il s’agit des acides gras, de l’azadirachtine, des champignons entomopathogènes et des nématodes.