« Avec les pluies des dernières semaines, beaucoup de limaces ont été observées sur les épis des céréales, confirme Juliette Maron, ingénieure au service de la protection intégrée des cultures, pôle ravageurs et méthodes de lutte, chez Arvalis.

Juliette Maron, ingénieure au service de la protection intégrée des cultures, pôle ravageurs et méthodes de lutte, chez Arvalis. (©  Juliette Maron)

Une telle infestation n’avait pas été remarquée depuis trois ou quatre ans. » Toutefois, le stade de sensibilité des céréales (du semis à début tallage) est dépassé et il ne devrait pas y avoir, selon elle, d’impact sur le rendement en grains. Les limaces préfèrent les feuilles, plus tendres que les épis. Les traitements curatifs ne sont donc pas recommandés.

Surveiller les maïs

Les maïs peuvent être davantage impactés s’ils sont encore au stade de sensibilité. Les dégâts de limaces sur limbes foliaires peuvent être préjudiciables du semis au stade cinq à six feuilles de la culture. « Lorsque la parcelle est dans cette fenêtre de sensibilité, cela peut valoir le coup de faire un traitement si les conditions continuent d’être très humides et si des limaces sont observées dans les pièges, conseille Juliette Maron. Il faut continuer à faire des relevés de piégeage toutes les semaines pendant toute la période de sensibilité. Lorsque cette dernière sera dépassée, il n’y aura, là aussi, pas d’impact sur le rendement. »

Risque pour les cultures suivantes

En revanche, cette forte pression peut avoir des conséquences sur les cultures suivantes. Le colza est le précédent amenant le plus de risque de dégâts de limaces dans les céréales qui seront semées cet automne. Les sols argileux et une météo humide sont d’autres facteurs de présence accrue du ravageur. Dans ce cas, « il convient d’engager des mesures agronomiques pour limiter les infestations : éliminer les repousses et les mottes, travailler le sol, bien soigner le semis de la céréale suivante en roulant la parcelle pour éviter que les graines restent en surface, précise la spécialiste. Si la fenêtre de tir est suffisante une fois le colza récolté, il est possible d’implanter des couverts moins appétents pour limiter le développement des limaces, comme la moutarde brune et blanche, la vesce commune, la phacélie et l’avoine rude. »