« On se retrouve complètement démuni pour exercer notre métier », s’exclame Patrick Souchay, agriculteur avec son fils à Soucelles dans le Maine-et-Loire. Pour protéger leurs 65 hectares de maïs contre les corvidés, les deux agriculteurs ont tout essayé. Alors que les canons et les cerfs-volants ont vite été inefficaces, ils ont repris les fusils et sollicité de l’aide auprès d’autres chasseurs pour protéger leur maïs.

 

Et les oiseaux sont rusés. S’ils voient la voiture des chasseurs arriver, ils ne viendront pas dans la parcelle. Patrick Souchay a même essayé de poser un renard empaillé dans le champ suite à une recommandation d’un garde-chasse, mais sans résultat. Il a également fait appel à une fauconnière qui n’a pas pu venir à cause de la grippe aviaire.

 

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Pas de deuxième chance pour le maïs semence

Outre la population importante de corbeaux et de corneilles, le froid a ralenti la pousse du maïs et a allongé la période de vulnérabilité. « On a dû ressemer cinq hectares de maïs grain conventionnel un mois après les premiers semis compte tenu de la météo, se désole l’agriculteur. Le retard sera préjudiciable au rendement. »

 

Concernant le maïs semence, la situation est pire. En effet, cette culture ne peut pas être ressemée car il n’y a pas de réapprovisionnement possible en semence. L’agriculteur rappelle que les attaques de corvidés ne sont pas indemnisées contrairement aux dégâts provoqués par les sangliers.

 

Décalage de levée entre le semis initial et le ressemis. © Patrick Souchay
Décalage de levée entre le semis initial et le ressemis. © Patrick Souchay

Enrobage de semence et destruction des nids

Patrick Souchay regrette le temps où les produits répulsifs en enrobage de semence étaient autorisés. « Ce qu’il nous faudrait aujourd’hui, c’est une solution répulsive couplée à une régulation drasconienne de la population de corbeaux et de corneilles. » Pour cela, Patrick Souchay souhaiterait que la destruction des nids soit à nouveau autorisée.