« La dépression peut facilement être confondue avec une crise d’adolescence, estime Marlène Besse, psychologue, chargée d’études en prévention du mal-être à la MSA Gironde. Cette dernière, telle que nous l’imaginons, n’est pas forcément systématique. La période de transition de l’enfance à l’âge adulte peut durer jusqu’à 20 ou 25 ans. Elle se traduit par des transformations corporelles, hormonales, psychologiques et neurologiques. Elle peut être vécue positivement ou négativement : sautes d’humeur, opposition aux parents, comportements à risque (le jeune teste ses limites).
Dépression et crise d’adolescence peuvent être facilement confondues
Un changement brutal et inexpliqué de l’attitude du jeune constitue une alerte : tout d’un coup, on ne le reconnaît plus. Il perd de l’intérêt pour tout, même son sport favori par exemple. Si l’adolescent présente pendant plus de deux semaines, sans discontinuité, des signes de tristesse, de colère, d’anxiété et que ceux-ci s’installent durablement, il peut s’agir d’une dépression.
C’est la maladie mentale qui touche le plus nos jeunes et l’adolescence est une période propice à l’apparition de troubles psychologiques. Si les relations sociales du jeune se dégradent, ainsi que ses résultats scolaires, sa santé, son sommeil, son alimentation (régimes ou obsessions alimentaires)... La vigilance s’impose. Il ne s’agit pas d’un symptôme isolé, mais d’un total mal-être qui requiert une attention particulière des parents. Ceux-ci constituent d’ailleurs la première aide.

Si le foyer est chaleureux et réconfortant, l’adolescent y trouvera un début de chemin de guérison. Lui proposer : “Je voudrais parler avec toi”, synonyme d’une relation d’échange, et non “Je veux te parler”, attitude inquisitrice. Là, prendre le temps de l’écouter, sans jugement, et avec toute notre attention (pas en faisant des mots croisés !). Il est nécessaire que la sphère sociale (parents et amis) ait une approche bienveillante et ne minimise pas la souffrance du jeune.
Attention, à ne pas stigmatiser la dépression. C’est une maladie, tout comme l’asthme ou le diabète. Après avis médical, une thérapie sera mise en place par un professionnel de santé mentale. Si l’ado n’arrive pas à se confier à lui, ne pas hésiter à en changer. Dans les cas les plus graves (jeune qui ne dort plus ou beaucoup trop, ne mange plus ou trop...), un traitement médicamenteux sera associé ».