Votre cousin fait partie de cette génération qui aimait bien manger, pour laquelle la consommation d’alcool, de tabac était habituelle, sans qu’on en identifie encore les méfaits sur la santé. Mais d’autres raisons peuvent expliquer cette mauvaise hygiène de vie : le manque de temps ou encore les problèmes émotionnels. Ils peuvent affecter la capacité à prendre soin de soi et poussent à adopter des comportements malsains, notamment avec de la nourriture riche en graisse, en sucres, et son effet « consolateur ». Il faut pointer aussi le manque de connaissances, certaines personnes n’ayant pas les bonnes informations sur les conséquences de leur mode de vie et la façon de l’améliorer.
Et bien sûr les habitudes qui peuvent être difficiles à changer. Souvent ces personnes ont peur de se priver, de renoncer à des plaisirs. Le dernier paramètre, très important, que je cerne souvent dans ma clientèle, c’est la peur : de faire des examens, que les médecins découvrent quelque chose de grave, en mode « Je me voile la face ». Il y a aussi l’isolement familial, social, le manque de soutien de l’entourage, ce qui ne semble pas être le cas de votre cousin.
Effectivement, ses enfants peuvent être amenés à lui reprocher de ne pas avoir fait attention plus tôt, malgré leurs recommandations, et de ne pas avoir fait d’efforts pour changer. Avec le risque pour eux de culpabiliser, et la crainte de ne pas l’avoir suffisamment mis en garde. Mais ces reproches sont contre-productifs et peuvent même accentuer l’attitude passive, l’enfermement sur soi de la personne incriminée. On sait tous que les messages terribles sur les paquets de cigarettes n’ont que peu d’impact sur les fumeurs. Je conseille alors de rester dans le factuel, de ne pas dire « TU aurais dû faire ça. TU vas consulter un spécialiste », mais revenir à son ressenti : « JE me sens inquiet. J’AI peur pour toi. » Vous pouvez rassurer les enfants de votre cousin en leur expliquant qu’ils ont fait ce qu’ils ont pu, avec leurs moyens.
Pour accompagner une personne qui a du mal à évoluer, il faut l’aider à se projeter dans ce que serait sa vie sans le facteur de risque ou pire la maladie : être avec ses petits-enfants, les voir grandir, ne pas être essoufflé en montant dix marches. Profiter, mais différemment. Comme les coachs sportifs qui font visualiser le but marqué ou le franchissement de la ligne d’arrivée, il faut amener la personne à voir tout le bénéfice d’un changement de comportement.