Parler de la vie affective, voire de la sexualité des résidents en maison de retraite, demeure un sujet délicat. Pauline Ritter, directrice de l’Ehpad La Kissel à Hettange-Grande (Moselle), est régulièrement confrontée à cette question, ainsi que son équipe.
Apéro-débat
« Pour l’évoquer de manière respectueuse et appropriée, mais aussi pour changer le regard, nous avons des formations, des groupes de parole pour le personnel, explique-t-elle. Nous avons même organisé un apéro-débat, animé par un sexologue, en présence des résidents et des familles. Aborder ce sujet est surtout compliqué pour les enfants des personnes âgées. Ils nous demandent d’interdire toute relation, tous gestes qui leur semblent inconvenants. »
Vigilance du personnel
Mais un Ehpad reste un lieu de vie. Il arrive que les résidents établissent des relations affectives, que le vieillissement n’annihile pas forcément. « Cette intimité se traduit le plus souvent par des gestes, des câlins, des baisers. Nous sommes très vigilants, l’institution devant garantir un cadre sécurisant », souligne Pauline Ritter.
« Le risque est l’absence de consentement quand les fonctions cognitives sont diminuées. Lorsqu’il y a un souci, nous sollicitons un professionnel comme un psychologue, ajoute-t-elle. Et surtout nous sommes disponibles pour les familles pour échanger, expliquer, informer, afin d’éviter que cela devienne un motif de conflit. »