Jusqu’en 2018, année à partir de laquelle les néonicotinoïdes ont été retirés du marché, la problématique des viroses était considérée comme « gérée » en grandes cultures, indique Thierry Candresse, virologue à l’Inrae. « Cela a entraîné un fort désinvestissement en recherche partout en Europe. » Cette famille d’insecticides était en effet simple d’utilisation et très efficace pour lutter contre les vecteurs des viroses en grandes cultures.
Une lutte devenue épineuse après l’interdiction des néonicotinoïdes
Leur interdiction en raison d’un impact environnemental trop important a rendu la lutte plus épineuse et relancé le sujet. Tout comme les débats autour des dérogations demandées par les filières pour lesquelles les alternatives manquent. L’Académie d’Agriculture a notamment organisé une session d’échanges à ce propos en mai dernier.
En céréales à paille, la lutte contre les viroses transmises par les arthropodes (pucerons et cicadelles) sans néonicotinoïde est moins sensible. Ces maladies n’en restent pas moins pénalisantes. Les pertes peuvent être très importantes : en moyenne 35 q/ha en orge touché par la JNO dans les essais Arvalis en situations à risques, 17 q/ha en blé tendre.
Robin Comte, spécialiste des ravageurs et des techniques de lutte chez Arvalis, assure : « La stratégie de protection intégrée fonctionne bien, mais chaque tiroir présente ses limites. » Date de semis, phytos, génétique… : tour d’horizon des leviers d’actions disponibles.