« En février 2021, j’ai planté 550 mètres linéaires, soit plus de 330 plants sur mes 5 hectares de parcours et je poursuis cette année avec 70 plants », explique Vivien Rio, éleveur de poules pondeuses bio à Plélauff (Côtes-d’Armor).
Vivien s’est installé à la fin de 2019 avec un bâtiment de 12 000 poules et 27 hectares après avoir été salarié agricole sur l’exploitation de sa mère. L’élevage sur une butte dans une zone venteuse et froide du centre de la Bretagne. Les plantations autour du parc permettent de le couper du vent. Au milieu du parcours, la haie transversale favorise l’exploration par les animaux.
Protection contre les prédateurs
« J’avais déjà remarqué que les poules étaient attirées par les arbres existants, explique le jeune producteur d'oeufs. La végétation leur sert de protection contre les prédateurs, notamment les buses. Lorsque les volailles sortent du bâtiment, elles longent le grillage ou suivent l’alignement des plantations. Les haies font comme un chemin jusqu’au fond du parcours. En été, elles cherchent l’ombre. »
Cela impacte aussi le comportement des animaux. « J’aime bien voir mes poules gratter le sol. Elles trouvent une multitude d’insectes au pied des arbres, ce qui participe à la diversification alimentaire. La réglementation ne nous impose pas les plantations mais elle les recommande fortement, et je sais que la grande distribution va de plus en plus nous le demander », anticipe Vivien.
Vivien Rio a été accompagné par sa coopérative, Le Gouessant, avant même qu’elle développe un service d'agroforesterie. Parmi les essences retenues figurent le chêne, le hêtre et le noisetier. Pour les prochains plants, l’éleveur choisira du châtaignier, du merisier, du charme et de l’érable. « Je ne voulais pas d’arbres fruitiers car notre zone très froide n’est pas favorable. »
En milieu de parcours, l’implantation des arbres a été pensée pour assurer l’entretien de la pâture. En effet, l’éleveur valorise l’herbe en foin et en enrubannage qu’il revend à sa mère pour son élevage bovin allaitant. Il entretient régulièrement pour éviter les rongeurs. « Et surtout, si l’herbe est trop haute, les poules ne s’aventurent pas sur les parcours. »
Vivien a fait intervenir une entreprise pour réaliser les plantations. Les travaux ont duré une journée et demie pour un budget de près de 3 000 € (prestation complète). « Actuellement, les volailles sont confinées en raison des épisodes d’influenza aviaire mais en temps normal, je prends plaisir à voir mes animaux déambuler dans la parcelle », conclut avec satisfaction l’éleveur.