Bastien Anrès est un fonceur. Il prend pourtant le temps de s’asseoir pour répondre aux questions, avant de rejoindre ses amis Guillaume et Loïs courir sur les crêtes du mont Ventoux. Le géant de Provence (1 910 m) est une montagne de défis qui attire cyclistes et coureurs d’Europe. Depuis l’enfance, Bastien la gravit en marchant, en pédalant, et en courant. Il l’a aussi gravée à l’encre sous la peau de son avant-bras gauche. Ce jeune viticulteur de Bédoin (Vaucluse) travaille sur l’exploitation familiale avec ses parents Philippe et Valérie Anrès, et son frère aîné Thibault. Ils produisent des cerises, des raisins de table (4 ha), et ont 55 ha de vignoble certifié HVE (1) dont les vendanges sont portées à la cave coopérative du village.

Long et élancé, à 29 ans, sa grande forme physique résulte d’années de travail intense et de sport sur les pentes. L’automne et l’hiver, il chasse entre Flassan et Malaucène. Être tranquille en forêt lui fait du bien. Stimulé pendant le confinement par Michel, le père de son épouse Clémentine, il décide de participer à des trails. Il suit ses idoles Thomas Cardin et Mathieu Blanchard sur l’application Strava et le soir, pour « se libérer du boulot », court sur les chemins.

La tête et le corps

« Le sport, c’est mieux à plusieurs, on s’amuse plus ! », reconnaît-il. Un jour sur deux, ses amis et lui s’entraînent 10 à 15 km et, 20 km un mois avant la course. Bastien aime voir Loïs progresser, et Loïs apprécie d’être challengé. Cette année, ils ont déjà couru quatre trails, dont celui du Capuchadou (53 km) de la Trans Aubrac 2025. Sa famille fait le déplacement pour l’encourager. « Sur les huit derniers kilomètres, il n’y a plus que la tête qui permet de tenir, le corps n’est plus là. » Bastien termine en 5h07, à la 8e place ! La semaine suivante, il court en 2h22, 28 km sur 1 200 m de dénivelé et, à la fin de mai, il termine un marathon en Haute-Provence en 4h35…

Le 5 juillet prochain, Bastien donnera un bon coup de main pour préparer, charger et décharger le ravitaillement, en boissons énergisantes et fruits frais, du semi-marathon du mont Ventoux, qui a lieu le lendemain. Il est un bénévole impliqué, et a pris un dossard pour courir jusqu’au sommet.

(1) Haute valeur environnementale.

Alexie Valois