Bélier texel d’un an, j’ai une originalité qui fait mon succès : j’appartiens à cinq gars, mordus d’élevage. D’où mon surnom de « mouton à 5 potes ». Ils se prénomment Cyril, l’un des Vosges, l’autre Cyril du Doubs, Mathieu et Étienne, deux frères de la Haute-Saône et enfin Paul de la Moselle. Tous éleveurs ou fils d’éleveurs, ils se sont rencontrés dans les allées du Salon de l’agriculture, se sont liés d’amitié et se sont lancé ce drôle de pari « parisien » : m’acheter ensemble et me présenter au Concours général agricole. Leur objectif : montrer la passion, la cohésion et le savoir-faire des éleveurs français. Le tout dans la convivialité et la bonne humeur.
En ce mois d’avril, je coule des jours tranquilles au pré avec mes copains, chez les parents d’un des Cyril, dans les Vosges. Mes premiers petits, une dizaine, sont en train de naître car mon boulot de reproducteur a commencé à l’automne dernier, alors que j’avais six mois. Surtout, je me repose de ma folle semaine au Salon de l’agriculture : plusieurs jours à voir défiler les visiteurs, à me faire caresser le dos, à poser pour des selfies. J’ai même eu droit à une séance de prise de vues avec une des photographes officielles de la manifestation. Sans oublier le plus important : le CGA où j’ai concouru en viande et en laine. J’y ai obtenu les deuxièmes prix, à la grande joie de mes copropriétaires.
Je suis né dans l’Aisne le 26 mars 2024. Je suis rentré dans un programme de contrôle de la race. C’est le père de Cyril, le « Doubiste », qui m’a repéré lors d’une vente aux enchères à Verdilly, toujours dans l’Aisne. J’ai été préparé dans l’élevage des parents de Cyril, sélectionneurs de texels, qui les présentent en concours depuis de nombreuses années. J’y ai été bien bichonné. Au salon, quelle ambiance ! J’ai fait le buzz, comme disent les humains. Je dois dire que j’ai même un peu volé la vedette à Oupette, la vache égérie du salon de 2024. J’ai même rencontré Joey Starr, Laurent Wauquiez et Laurent Baffie, qui avaient entendu parler de mon histoire sur les réseaux sociaux.
Car j’ai un chargé de communication, Paul, très efficace. Il gère ma page Facebook, « Armand au salon ». Plus de 200 000 vues les premiers jours. Aujourd’hui, j’ai 2 000 followers. Un vrai fan-club. Mes copropriétaires ont pour moi de l’ambition. Je serai présent sur plusieurs manifestations agricoles dans l’Est. Mon agenda prévoit Agrimax à Metz, en octobre prochain. Mes cinq gars voudraient même que je sois l’égérie du Sia 2026. Pour changer un peu de mes amies les vaches qui occupent le devant de la scène depuis longtemps. Allez… Une petite place pour Armand !