« J’ai vraiment aimé mon métier d’éducatrice spécialisée, exercé durant vingt ans en maison d’enfants. Le social me passionne », sourit Lise Russier, installée avec son mari Nicolas à Mazet-Saint-Voy, en Haute-Loire. Le bien nommé Gaec « Salers et Bol d’air » abrite 85 vaches allaitantes et 10 poulinières comtoises sur 150 ha de prairies de montagne, vend de la viande en direct et reçoit des jeunes âgés de 6 à 12 ans durant les week-ends et les vacances scolaires. Ces enfants sont en MECS (Maison d’enfants à caractère social), en familles d’accueil ou suivis par une équipe éducative à leur domicile.

« J’ai toujours pensé que cette “soupape” ne pouvait que leur être bénéfique ! Entre 2009 et 2013, alors que je travaillais encore à la Maison d’enfants, je les recevais déjà à la journée sur l’exploitation. Devenue associée à temps plein sur la ferme, j’ai décidé, soutenue par mon mari et mes trois ados, de développer cette activité officialisée auprès de la Jeunesse et des Sports », souligne l’énergique femme de 54 ans, profondément altruiste.

Lise et sa famille en tirent satisfaction, ainsi que les petits pensionnaires, qui bien qu’encadrés, se sentent « libres » et en « vacances à la ferme ». Ils y séjournent en général un week-end par mois et quelques jours pendant les vacances.

La « vraie vie » … sans écran

Les journées sont bien occupées entre les soins aux (nombreux !) animaux, les sorties à vélo, le potager, la cuisine, le feu de bois… Les plus grands ont plaisir à suivre Nicolas dans le pick-up. La patience, la ténacité, le goût de l’effort, parfois même l’éveil d’une vocation font partie des découvertes que favorise la vie sur l’exploitation. « Les écrans restent à l’entrée et les enfants s’en passent très vite », souligne Lise, qui a suivi une formation en médiation animale. « Les enfants et les animaux sont faits pour vivre ensemble. Les peurs disparaissent au profit des câlins et des confidences ! » poursuit l’éleveuse, qui voit ses jeunes hôtes prendre confiance en eux.

Lise encadre également un jour par semaine un écolier en difficulté. Avec l’aide des animaux de la ferme, l’apprentissage du calcul et ainsi que celui de l’écriture sont plus concrets qu’à un pupitre. Le calme sans l’effet du groupe scolaire génère une sérénité bénéfique au développement de son élève.