« À mon insu, Marion, ma compagne, avait constitué un dossier de candidature, pour que je sois l’un des porteurs de la flamme olympique, mais sans trop y croire, raconte Rémi Fontaine, éleveur laitier dans l'Indre-et-Loire. Environ deux mois avant le passage de relais dans l’Indre, j’ai reçu, à ma grande surprise forcément, un colis contenant une lettre d’admission et une mascotte des JO. »
Des entraînements de course à pied, le soir après le travail sur la ferme
« En déballant ce paquet, je n’y croyais pas trop, j’attendais de voir. J’ai poursuivi mes entraînements de course à pied, deux fois par semaine, le soir après le travail sur la ferme. J’ai arrêté le rugby et le badminton, il y a des années, pour la course, plus compatible avec mon métier, que les sports collectifs. Pour rester un peu dans l’esprit de compétition, je participe à quelques trails. »
« Puis le lundi 27 mai 2024, le jour J est arrivé, dix autres porteurs et moi avions rendez-vous à 7 h pour parcourir le tronçon Du Blanc à Cuzion, se souvient Rémi. Les organisateurs nous ont remis la tenue officielle et une torche. Alors que je faisais quelques photos en famille, des inconnus se sont pressés pour se prendre en photos avec moi. Alors là, la pression a commencé à monter. »
« Nous avions été choisis pour notre engagement »
« La cérémonie a débuté, au collège des Ménigouttes, avec une chorale de jeunes qui chantait une magnifique Marseillaise, on était portés par le public. C’était émouvant et très protocolaire. L’équipe d’organisation a bien insisté sur le fait, qu’ancien champion sportif, entraîneur ou agriculteur, nous étions tous, dans notre diversité, des représentants des JO et que nous avions été choisis pour notre engagement. Puis à 9h20 précises, j’ai entamé les deux cents premiers mètres, porté par le public, le stress est tombé. Les porteurs sont en fait très protégés et très surveillés, par des forces de l’ordre en nombre. »
« Des connaissances et confrères m’ont reconnu et félicité ensuite, poursuit Rémi Fontaine. Je crois que je regarderais à la télévision, les épreuves d’athlétisme et la cérémonie d’ouverture avec beaucoup plus d’intérêt, que si je n’avais pas porté la flamme. »
« C’était une expérience émouvante et joyeuse, que nous avons pu partager en famille, avec nos deux enfants. J’espère que mon fils de 8 ans, Abel, est fier de moi et s’en souviendra longtemps. En tout cas, je suis extrêmement reconnaissant envers ma compagne, qui me connaît si bien, qu’elle m’a fait ce cadeau extraordinaire. »