Un premier séjour en Corée il y a dix ans avait fait germer son envie de reconversion. «Je travaillais à la banque Hyundai, à Séoul, sur un projet difficile qui exigeait de travailler les week-ends », raconte celui qui cherchait une meilleure qualité de vie. De retour en France, il passe, à l'âge de 40 ans, un BTS de viticulture-œnologie par correspondance.
Petit-fils de vigneron alsacien
Une fois son diplôme en poche, ce petit-fils de vigneron alsacien cherche à s’établir dans cette région. « Mais les terrains étaient très chers et il était compliqué d’obtenir le minimum d’hectares permettant d’être inscrit comme agriculteur », explique-t-il.
Dominique Herqué explore les Pyrénées, mais elles sont trop reculées au goût de son épouse d’origine coréenne, rencontrée en France des années auparavant alors qu’elle était venue étudier le français. Celle-ci lui suggère de réaliser son rêve au « pays du matin calme ».
Mi-pomme, mi-raisin
Les époux (et leur fils qui avait alors 14 ans) déménagent en Corée et se lancent dans la production de cidre, le temps de trouver un terrain pour leurs vignes. «J’avais une petite réserve financière grâce à mon précédent métier. Nous avons d’abord acheté des pommes, puis loué un verger pendant deux ans», observe Dominique. Un moyen de ne pas ronger leurs économies tout en faisant mûrir leur projet.
En 2019, après plus de deux ans de recherche, ils acquièrent « Little Alsace », le terrain de 6 000 m² situé dans le canton de Chungju, au Sud-Est de Séoul, qui deviendra leur domaine viticole. Ils produisent aujourd’hui 6 000 bouteilles de vin naturel par an et 5 000 bouteilles de cidre. « Notre vin est apprécié en Corée. Il est vu comme un produit typiquement français », souligne Dominique.
Des expériences à foison
Le vigneron, qui s’est formé à la biodynamie, relate : « Je fais pousser 32 variétés de pommiers et sept cépages de vignes, mais aussi d’autres arbres fruitiers comme des pêchers et des arbres à kiwi, des fleurs et des arbres décoratifs ».
Il travaille selon les méthodes traditionnelles françaises avec des fruits locaux qui n’ont pas les mêmes caractéristiques que ceux qui pousseraient en France. « Le vin et le cidre sont donc différents. Par exemple, certains de mes vins ont des taux d’alcool inférieurs à ceux vendus dans l'Hexagone, notamment un blanc à 9 degrés », décrit l’Alsacien.