Confiance en soi, assurance, sérénité, patience, respect des autres. Jonathan Nondier, 34 ans, agriculteur à Burlioncourt en Moselle, a trouvé dans le judo qu’il pratique depuis l’âge de six ans des forces morales et des valeurs qui lui servent dans son métier, dans ses responsabilités. « On développe ces compétences sans vraiment s’en rendre compte, mais elles sont bien utiles lorsqu’il s’agit de prendre la parole en public, de défendre un dossier, et plus largement dans ma profession au quotidien », souligne-t-il. En Gaec avec son père Christian, sur une exploitation de 300 ha, avec une troupe de 500 brebis et un atelier de 60 vaches limousines, l’éleveur est président du Syndicat ovin de la Moselle depuis trois ans. Il est aussi vice-président des JA de son département.
Un vrai impact sur les réseaux sociaux
Jonathan est « tombé » dans le judo tout gamin. Christian s’adonnait à ce sport et a été champion de Moselle dans sa catégorie, lorsqu’il était lycéen. La sœur de Jonathan est quant à elle arbitre en compétition. S’il est ceinture noire 1er Dan, le jeune agriculteur a désormais beaucoup moins de temps pour s’entraîner et participer à des tournois. Il assure surtout des remplacements pour les cours aux enfants au club de Château-Salins, « le dojo du Saulnois ». « C’est un club important en nombre de licenciés, dynamique, reconnu au niveau départemental, régional », explique le judoka. Au-delà de la pratique sportive, il y a, depuis toutes ces années, tissé des liens, créé un vrai cercle d’amis hors milieu agricole. Il apprécie cet « enrichissement » et cette « ouverture ». Cette dernière, il l’a trouvée aussi, encouragé par son père, en travaillant au centre de gestion agricole de Nancy pendant cinq ans après son BTS.
Alors, quand les JA Grand Est ont cherché l’an dernier des profils intéressants pour leur campagne de communication intitulé « Agriculteurs mais pas que ! », Jonathan s’est proposé. « L’objectif était de montrer que les agriculteurs ont aussi des loisirs, des passions, qu’ils ne vivent pas en circuit fermé » précise-t-il. À la fin de 2023, sa photo, mi-judoka, mi-paysan, était affichée en grand format dans une rue de Nancy. « Certains amis ont fait le détour pour aller la voir, s’amuse Jonathan. France Bleu, France 3 sont venus m’interviewer. Mais c’est surtout sur les réseaux sociaux qu’il y a eu beaucoup de réactions, positives, des félicitations. Je n’ai pas l’habitude de me mettre en avant. Mon père, qui a créé l’exploitation de toutes pièces après avoir été restaurateur, m’a appris qu’il fallait faire ce métier avec humilité et courage, mais surtout en sachant aller vers les autres. Dans ce sens, cette campagne de communication avait tout bon ! »