Alexandre Illy n’avait pas prévu de devenir éleveur de brebis de la race Préalpes du Sud. Avec un DUT en gestion et administration des entreprises, il s’éloigne de la ferme familiale de Saint-Auban-d’Oze (Hautes-Alpes) et travaille dans un domaine viticole du Beaujolais. Puis l’envie de s’installer l’amène à passer un BTSA en alternance dans un élevage d'ovins à viande, et il y trouve sa vocation.
Une seconde nature
Alexandre n’avait pas non plus le sentiment d’être un sportif. Pourtant, ses parents l’ont inscrit au Club athlétique Veynois (CAV) quand il avait 6 ans, et au club de ski de fond avec son frère et sa sœur. Si bien que la forme physique, mentale, et l’endurance sont chez lui une seconde nature.
« J’ai la chance d’être bien constitué. Le travail d’éleveur favorise ma forme ! Au mois de mars, au moment de l’agnelage, j’ai ainsi parcouru 500 km à pied, m'a indiqué mon smartphone ! » Alexandre s’est remis à courir régulièrement en 2016. Des amis l’invitent alors à un trail de 13 km : Les balcons de Châteauvieux. Résultat, il arrive avec 5 minutes d’avance sur eux.
Courses hivernales en station
Cette année-là, décidé à progresser, il reprend une licence au CAV. Avec son ami Brice Margiotta, fidèle compagnon de course, il s’entraîne au club. « Le dimanche, courir en montagne vide la tête, on se détend de tout. J’aime particulièrement le rythme lent et physique des courses sur neige. Il faut sortir les pieds à chaque foulée, en suivant les traces du précédent », raconte-t-il encore.
Le coureur a participé dans son département au Trail blanc Vauban qui arpente les forts de Briançon, et chaque année il se rend au Trail étoilé de la station de ski d’Orcières-Merlette. En janvier 2022, il a terminé à la huitième place du Devol’ice trail, une course de 16 km et 700 m de dénivelé, un tour entre les stations de Superdévoluy et de La-Joue-du-Loup.
« Je ne me pose pas de question quant à la fatigue ni aux douleurs musculaires, sinon je ne ferai pas grand-chose. C’est vrai, je ne crains pas d’enchaîner les efforts », reconnaît-il. Lui et son épouse Karine ont deux garçons. Ils élèvent en bio 300 brebis mères, et disposent de 120 ha (pâturage et cultures d’orge et d’avoine) pour être autosuffisants.