Les Jeunes Agriculteurs de la Meuse l’ont organisé. Jean-Claude Labat l’a fait. Cet éleveur de 57 ans de Mandres-en-Barrois s’est inscrit à un agridating lancé par la petite équipe du syndicat agricole à l’été 2023. L’équivalent en « circuit court » de la célèbre émission « L’amour est dans le pré ».
« Je garde un bon souvenir de l’expérience »
Jean-Claude était le candidat le plus âgé, mais très motivé. « Même si ça n’a rien donné pour moi, je garde un bon souvenir de l’expérience, raconte-t-il. Nous avons bien sympathisé avec les neuf autres candidats, uniquement des hommes. J’ai même presque coaché un des plus jeunes, très timide. »
Pas facile en effet de raconter son histoire, devant une caméra, d’expliquer ses motivations. Même si la quête est universelle, trouver l’âme sœur. Jean-Claude, en Gaec avec son neveu sur une exploitation laitière de 130 ha, se dit lui très ouvert et bavard. Peut-être parce qu’il est le dernier d’une fratrie de dix et qu’il fallait se faire entendre…
Passionné par le lait
Sans appréhension, il s’est présenté lors du tournage de son portrait. Les petites vidéos des candidats, d’une durée de 5 à 7 minutes, ont ensuite été publiées sur une page Facebook qui lui est propre. « C’est moi qui aie reçu le plus de courrier, celui-ci transitait par le bureau des JA », se réjouit l’éleveur.
En revanche, lors des rencontres organisées dans le cadre du festival départemental de labour, en août 2023, peu de postulantes se sont déplacées. Une déception. Jean-Claude, divorcé depuis plusieurs années, resté en bons termes avec son ex-épouse, a une fille de 22 ans et un fils de 15.
Il sait que son profil n’est pas des plus attrayants : « Je suis passionné par le lait, ce qui signifie beaucoup de travail, des astreintes. Mais surtout ici, à Mandres-en-Barrois, 120 habitants, nous sommes éloignés des agglomérations. La plus grande ville, Bar-le-Duc, est à 45 km. Le secteur bouge toutefois, grâce à la présence du laboratoire sur les déchets radioactifs, situé à Bure, la commune voisine. Un employeur potentiel, de même que les services annexes, car sinon il y a peu de boulot aux alentours. »
Jean-Claude a encore reçu des courriers après l’agridating proprement dit. Mais il mise plutôt sur un de ses loisirs, la danse, pour faire des rencontres. « Je sors régulièrement, je m’organise pour ça, surtout le dimanche. Je pense que, plus généralement, le célibat non choisi, est un problème de société. Ce n’est pas lié à ma profession. Il y a beaucoup moins de socialisation qu’auparavant. »
L’agriculteur meusien s’est aussi inscrit dans une agence matrimoniale, de même que sur le site de rencontres pour les plus de 50 ans, « Disons demain ». « Très décevant », affirme-t-il. L’amour se cherche encore dans le pré meusien…