226 km dont 3,8 km de natation, 180,2 km de cyclisme et 42,195 km de course. Le 10 septembre dernier, Hervé Colinart, agriculteur au Fresne (Marne), a terminé son premier championnat du monde d’Ironman, à Nice. Une prouesse qui lui a valu de finir 41e sur 126 athlètes de sa catégorie ayant franchi la ligne d’arrivée et qui s’ajoute à sa longue liste de performances.

Au milieu du désert ou en altitude

Le sport accompagne depuis toujours celui qui a couru au milieu du désert le Marathon des sables ou en altitude le Grand raid des Pyrénées. « J’ai commencé par la lutte et le football dans mon enfance. Puis, je me suis lancé dans la course à pied », se remémore-t-il. Avec une vingtaine de marathons et près de quarante semi-marathons à son actif, le producteur de céréales, betteraves et pommes de terre enchaîne les compétitions et varie les plaisirs.

« J’ai participé à mon premier triathlon à l’âge de 50 ans alors que je n’avais jamais pratiqué la natation. J’ai rencontré un entraîneur qui m’a donné goût à cette discipline très complète », sourit l’exploitant membre du Triathlon Club Les Kronos de Châlons-en-Champagne depuis douze ans. « Un vrai esprit de camaraderie règne aux entraînements et je côtoie des personnes d’horizons variés, ce qui est enrichissant. »

Une paire de baskets dans le tracteur

Malgré un emploi du temps bien chargé entre sa ferme, sa vie de famille et ses responsabilités agricoles, l’athlétique sexagénaire s’est fixé un objectif : « Je priorise 10 à 20 heures de sport par semaine et peu importe la météo. Je suis souvent à la piscine du club vers six heures du matin, et je termine ma journée par une séance de “home-trainer” à la maison. Lorsque les travaux sont intenses dans les champs, je conserve une paire de baskets dans le tracteur que je chausse dès que je le peux », s’amuse Hervé.

Le sport lui procure un réel plaisir, pas tant pour la performance que pour les sensations et les émotions ressenties. « Chaque compétition est l’occasion de belles rencontres. Partager la même ligne de départ que des sportifs d’une multitude de nations ou connus comme Laurent Jalabert sont des souvenirs gravés. » Si le compétiteur reconnaît que sa passion nécessite des concessions familiales, force est de constater que cela n’a pas éloigné ses trois filles, de 26, 23 et 14 ans, du sport qu’elles pratiquent assidûment.

Bertille Quantinet