Avec sa tasse « Roule ma poule » et ses yeux verts qui pétillent, Manuela Leduc dégage une joie de vivre et un enthousiasme contagieux ! Il faut dire que depuis trois ans, elle s’épanouit dans son nouveau métier. Installée à Cléré-les-Pins, dans l'Indre-et-Loire, elle élève des poules d’ornement et de races anciennes. Passionnée d’animaux depuis toujours, elle a complètement changé de milieu professionnel. Avant, elle était… notaire ! Après avoir été clerc, notaire associée, elle prend, en 2009, le poste de directrice de l’Institut des métiers du notariat à Tours. « Intellectuellement, cela me plaisait beaucoup. Mais lorsque l’école a déménagé à Poitiers, je ne me voyais pas quitter ma ferme, acquise quelques années plus tôt », explique Manuela, devant sa belle longère tourangelle.
« Avant, on m’appelait Maître »
À 47 ans, elle décide courageusement de faire de sa passion son métier et retourne sur les bancs de l’école pour passer un BPREA. Elle s’épanouit, et pourtant, quelques-uns de ses proches lui tournent le dos « Avant, on m’appelait Maître, c’était plus prestigieux qu’éleveuse. Naïvement, je n’avais pas anticipé que ce changement de titre pourrait avoir des répercussions dans ma vie personnelle », avoue la fermière.
Manuela se consacre à la sélection et la multiplication de ses poulettes stylées (de 300 à 400 par an), qu’elle vend en majorité aux particuliers. Ses préférées parmi ses quinze de races ? La Chabo et la Araucana, sans oublier la très rare Pavlov, une race russe, dont une de ses poules a décroché le titre de championne de France en 2022. En plus de l’élevage et des concours, Manuela donne des conférences sur le développement durable dans les entreprises et propose des ateliers ludiques dans les écoles et les maisons de retraite. Depuis peu, elle est aussi devenue autrice !
« À Noël 2020, nous avons eu le projet, un peu fou, avec mon frère photographe, de concocter un livre sur les poules. Le lendemain, j’ai envoyé, au culot, 15 mails à des maisons d’édition et une m’a répondu. J’ai eu beaucoup de chance », ajoute-t-elle. Trois ans plus tard, Manuela enchaîne les dédicaces aux salons du livre. « Je ne connaissais pas les codes du monde de l’édition, c’est encore une belle découverte. Et tout ça, grâce à mes poulettes », sourit l’éleveuse.