« Fermier des terres et de l’habitation et installé hors cadre familial, j’espérais vendre mes chèvres, mon capital d’exploitation et mon bâtiment à un même repreneur hors cadre familial, se souvient Claude Kratochvil, chevrier de 60 ans installé dans les Pyrénées-Atlantiques. En vieillissant, je commençais à m’user physiquement. Les dernières années, j’aurais bien aimé m’associer, faire une transmission progressive. Malheureusement n’ayant pas assez de surface pour dégager un second revenu, je tirai sur la corde. »

« J’ai rencontré une jeune passionnée »

« Un jour au saloir, où j’apportais mes fromages à affiner, j’ai rencontré une jeune passionnée par les brebis. Au fil des conversations, elle m’a dit être intéressée par ma ferme, mais elle voulait s’installer rapidement, et bien sûr elle ne voulait pas de mes chèvres. Ni le timing précipité, ni le sort du troupeau ne correspondaient à mes projets, j’étais déçu. Toutefois, mon épouse et une amie commune à la jeune femme, m’ont montré les avantages d’une cessation d’activité anticipée de 4 ans. »

« Le repreneur idéal n’existe pas, il faut saisir l’opportunité de la transmission quand elle se présente. »

« Comme ma femme partait à la retraite, nous allions pouvoir partir en vacances l’été ensemble pour la première fois. J’allais être plus libre de mon emploi du temps pour mon petit-fils qui allait naître. Il est difficile de trouver un successeur par les temps qui courent. J’ai fini par admettre qu’il fallait saisir l’opportunité de la transmission et faire des compromis. »

Un poste à temps partiel

« Quant à mes besoins financiers et mes cotisations, la solution a vite été trouvée, j’ai été embauché à temps partiel à la coopérative et au service de remplacement, explique Claude Kratochvil. Finalement pour les 2 ans qui me restent avant la retraite, je laisse l’agriculture derrière moi, et je me lance dans le transport. Un nouveau métier en fin de carrière, c’est un défi auquel, je ne m’attendais pas, qui va me faire du bien. »

« Seul inconvénient à ce départ anticipé, notre logement : nous n’avons pas eu le temps de trouver une maison à acheter. Je comptais sur la vente du bâtiment et du capital d’exploitation, pour la financer, mais la flambée de l’immobilier au Pays basque a chamboulé nos choix. En attendant, nous sommes locataires d’un appartement en rez-de-jardin, avec potager partagé. Honnêtement, mes deux chiens se sont mieux adaptés que moi, à ce cadre. »