« J’ai à cœur de voir les familles s’amuser ensemble, s’entraider pour réussir », résume Charles Henry. Quand il ne sillonne pas les sept hectares de son parc de loisirs à vélo, cet agriculteur à Cussy, dans le Calvados, aime accueillir ses visiteurs.

Coureur, vice-champion de France junior du 10 km en 2011, il a créé Bayeux Aventure à l’âge de 22 ans. Ce lieu est façonné à son image et ses valeurs : sportives et familiales. Ici, l’activité phare est l’accrobranche et la gratuité est offerte aux grands-parents.

Du sport au loisir puis à l’agriculture

« Après un parcours sport étude au Lycée à La Ferté-Bernard, j’ai longtemps cherché ma voie, confie-t-il. Je suis finalement devenu entrepreneur en installant ici mon premier parcours d’accrobranche. » Il emboîte ainsi le pas à son père qui a créé un labyrinthe de maïs dix ans plus tôt.

Manquant d’activité l’hiver, le jeune entrepreneur passe son BPREA et s’installe sur l’exploitation familiale en 2015. Celle-ci s’agrandit pour produire 1,5 million de litres de lait. « C’était la fin et des quotas, le lait était à 30 centimes. Je me suis retrouvé surendetté. Ce furent des années difficiles financièrement, physiquement et mentalement. Heureusement, l’activité loisir compensait les pertes », reconnaît-il.

En 2018, l’éleveur arrête la production laitière et exploite aujourd’hui avec son père les 190 hectares exclusivement en cultures.

Père de deux enfants, Charles Henry confie : « Mon moteur, c’est que mes parents soient fiers de moi. » Sa famille est d’ailleurs très présente dans le parc depuis son grand-père jusqu’à son frère. « C’est un fonceur, courageux et endurant, résume Stéphanie, sa mère. Autodidacte, il est curieux et animé par la soif d’apprendre notamment pour tout ce qui concerne le parc. »

En 2022, Bayeux Aventure a dépassé les 100 000 entrées. Les anciennes stabulations vont bientôt disparaître pour laisser la place à un parc de loisirs couvert. Il souligne : « Ce métier est polyvalent et demande de savoir s’adapter en permanence comme l’agriculture. Je m’y épanouis. »

Claire Guyon Maite