Elle préfère courir le soir à la lueur de sa lampe frontale, tandis qu’il part s’entraîner à l’heure des alouettes ou du déjeuner. Le frère et la sœur vouent une même passion pour le sport, chacun à leur façon. Amélie Belaud a commencé par jouer au basket-ball et Yoann Jarry, son cadet, au football à Moncoutant-sur-Sèvre. Dans cette commune des Deux-Sèvres de cinq mille habitants, dotée d’une suite de dénivelés naturels, les sportifs se forment à la force du relief !

Une affaire de famille
Depuis quatre ans, Yoann a ajouté à la course à pied, la natation et le vélo : il est devenu triathlète, sur de longues distances, de préférence en montagne. À 36 et 40 ans, le frère et la sœur, associés sur leur exploitation spécialisée en bovins allaitants (80 parthenaises) et en poules pondeuses plein air (30000), partagent le même goût des sommets.
Dans les Alpes, les épreuves combinant nage (2,8 km), vélo (120 km) ainsi que course à pied (21 km) pour lui, et les trails d’une quarantaine de kilomètres pour elle, ont pris le parfum des vacances. La compétition s’inscrit comme une fête. Et toute la famille du Gaec Jarry s’organise pour la rendre possible. Yoann remplace Amélie ou l’inverse. Parfois, leurs parents, Sylvie et Laurent, jeunes retraités de 62 ans remettent la main à patte.
Les sportifs bénéficient aussi de l'aide de leur conjoint et leurs enfants (trois chacun). Seuls Cécile et Roger, les grands-parents paternels de 93 ans tous deux, gardent un œil dubitatif sur « cette affaire » : « Nous pensons que papy et mamie nous prennent pour des fous », s’amuse Yoann.
« La course nous aide dans notre boulot »
Le poumon commun reste la ferme, prioritaire sur le sport. « C’est notre force. Le fait que notre corps soit toujours en activité au travail nous aide sur les distances longues. Le mental aussi ! Soumis à rude épreuve comme en période de grippe aviaire, cela nous aide à pousser un peu le rythme ! On est peut-être un peu moins bon sur la récupération », admet Amélie.
Leur secret tient également à une bonne alimentation « locale !, sourit son frère. On adore la viande et les œufs qu’on mange sous toutes ses formes ». En attendant leur prochaine grande épreuve, en mai pour Amélie et en juin pour Yoann, le duo continue au quotidien à avaler les coteaux, avec désormais, dans leur sillon, leur père, Laurent, qui a pris goût à ces défis.